Édith Cresson : « La classe politique est encore formidablement misogyne »

Édith Cresson, en 2018.
Édith Cresson, en 2018.

Élisabeth Borne, ministre du Travail, entre à Matignon pour succéder à Jean Castex. C'est la seconde femme de la Ve République à être nommée à la tête du gouvernement. La première étant Édith Cresson, il y a plus de… trente ans. Après avoir enchaîné les ministères, Édith Cresson, diplômée d'HEC, socialiste nommée par François Mitterrand lors de son second mandat en 1991 pour « bousculer tous les conformismes ambiants », disait-il, avait déclenché les oukases de la classe politique et subi toutes les mufleries.

Connue pour son franc-parler lors de ses seize mois passés à remplir la fonction de Premier ministre, la grande dame n'a rien perdu de sa verve et réagit en exclusivité pour Le Point à la nomination d'Élisabeth Borne, et sur la place « dramatique » des femmes en politique.

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Le Point : Trente et un ans après votre nomination, Élisabeth Borne arrive à Matignon. Faut-il s'en étonner ?

Édith Cresson : C'est une question absurde, il n'y a qu'en France qu'on s'exclame parce que c'est une femme. Dans les autres pays, que ce soit une femme ou un homme, c'est la même chose. Mme Borne, en tant que telle, je la connais, c'est une femme tout à fait remarquable, qui a une grande expérience aussi bien du secteur public que du secteur privé et qui est tout à fait capable et qui sera à mon avis parfaite dans les fonctions de Premier ministre.

Si vous aviez une recommandation à lui faire, c [...] Lire la suite