Les écrits de Luigi Mangione retrouvés par la police éclairent les motivations du tueur présumé de Brian Thompson

Arrêté et poursuivi pour le meurtre d’un grand patron, Luigi Mangione semblait nourrir une colère tenace contre le système de santé américain.

Luigi Mangione, ici le 10 décembre, avant une présentation à une audience d’extradition pour le transférer prochainement de Pennsylvanie jusqu’à New York.

Un passé à éplucher pour tenter de comprendre. Arrêté lundi 9 décembre après cinq jours de traque, le suspect principal du meurtre du PDG d’UnitedHealthcare Brian Thompson ne cesse de dévoiler de nouveaux éléments d’explication quant à son passage à l’acte. De manière indirecte.

Luigi Mangione, suspect du meurtre de Brian Thompson, passionne les Américains à un point qui en devient presque malsain

Deux jours après l’arrestation de Luigi Mangione à plus de 500 km de New York, la chaîne CNBC a dévoilé ce mardi 10 décembre une partie du contenu écrit retrouvé sur ce jeune américain de 26 ans lorsqu’il a été interpellé en Pennsylvanie.

Désormais poursuivi pour meurtre, mais aussi possession illégale d’arme à feu et faux documents, d’après des documents judiciaires mis en ligne par la justice de l’État de New York, le jeune homme avait notamment écrit « franchement, ces parasites l’avaient bien mérité » dans ces fameuses notes. « Je m’excuse pour tout conflit ou traumatisme, mais cela devait être fait », est-il aussi inscrit, selon plusieurs sources policières.

« Je ne travaillais avec personne »

Ces écrits de trois pages, à charge contre la première assurance santé privée des États-Unis et plus largement contre le système de protection américain, peuvent être considérés comme une admission de son passage à l’acte. C’est en tout cas ce que laisse entendre le mandat d’arrêt contre Luigi Mangione, un tribunal de l’État de New York évoquant ces notes comme des « aveux écrits sur le crime » commis contre Brian Thompson.

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Dans les autres extraits de ces notes, Luigi Mangione affirme vouloir épargner une longue enquête aux agents fédéraux en indiquant : « Je précise clairement que je ne travaillais avec personne. » Présenté comme un manifeste, ce document dévoile surtout l’ampleur de la colère de Luigi Mangione contre le système de santé de son pays. Lui qui souffre de problèmes de dos.

Dans ses critiques, le jeune homme écrit ainsi que le système de santé américain est « le plus coûteux du monde, alors que l’espérance de vie d’un Américain est classée au 42e rang mondial », a expliqué l’enquêteur Joseph Kenny de la police de New York sur la chaîne ABC. Une colère à l’encontre d’un système lucratif accusé de s’enrichir sur le dos des patients qui s’illustre encore lorsqu’il dénonce des entreprises qui « continuent d’abuser de notre pays pour en tirer un immense profit, simplement parce que les Américains les ont laissées faire ».

Progressivement, le profil de Luigi Mangione s’affine depuis son arrestation. Pourtant, il est encore difficile de comprendre comment cet ancien premier de la classe, passionné d’informatique et de jeux vidéo a basculé.

Motivations politiques, problèmes de santé… Certains de ses anciens proches, cités par l’AFP, décrivent un homme loin de toutes ces considérations lorsqu’ils le côtoyaient. Aaron Cranston, un ami d’enfance, parle par exemple d’un garçon qui n’était pas spécialement politisé. Quant à R.J. Martin, son ancien colocataire à Hawaï en 2022, il se souvient de discussions pour « améliorer le monde ». Mais sans jamais déceler de colère particulière.

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Ses problèmes de dos, eux, étaient bien connus. Après une leçon de surf, Luigi Mangione « était resté au lit pendant environ une semaine », a confié R.J. Martin à CNN, assurant que son ami s’était fait opérer récemment. Les policiers s’interrogent d’ailleurs sur une photo de radio médicale affichée sur le profil du suspect sur le réseau social X.

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