Écrasée de chaleur, l’Inde va-t-elle prendre le dérèglement climatique au sérieux ?

Une silhouette féminine semble s’essuyer le front sous un soleil de plomb, sur fond de ville indienne écrasée de chaleur… “L’avenir s’annonce brûlant”, titre le bimensuel indien Frontline dans son édition en date du 8 août. Et pour cause :

“L’Inde vient de sortir de la plus longue vague de chaleur de son histoire. Le gouvernement va-t-il désormais prendre le changement climatique au sérieux ?”

En Inde comme ailleurs, les canicules prolongées deviennent une réalité chaque année plus inquiétante. “La planète a connu en 2024 le début d’année le plus chaud de son histoire”, rappelle la rédactrice en chef du magazine, Vaishna Roy, en propos liminaires de son éditorial.

Entre juin 2023 et juin 2024, chaque mois a été le plus chaud jamais enregistré pour ce mois. En Inde, 2023 a été la deuxième année la plus chaude après 2016, et la durée des vagues de chaleur a augmenté d’environ trois jours au cours des trente dernières années. Avec ces implacables chiffres à l’appui, l’éditorialiste pose une question un rien provocatrice :

“Que signifient ces chiffres pour le citoyen moyen ? Pourquoi les gouvernements devraient-ils s’en préoccuper ? Et pourquoi devrions-nous consacrer un dossier à quelque chose dont on peut se débarrasser avec un petit coup de climatisation de plus ?”

Frontline décortique ce qui se cache derrière ce geste, anodin en Inde, qui consiste à augmenter un peu la puissance des climatiseurs sans se soucier de ses effets.

Cercle vicieux

“Mais qu’en est-il de l’énergie nécessaire pour alimenter des centaines de milliers de climatiseurs ?” s’interroge Vaishna Roy. “Les combustibles fossiles continuent d’être la principale source d’énergie, or ils sont la principale cause du réchauffement de la planète, qui provoque à son tour des vagues de chaleur. C’est un cercle vicieux”, déplore l’éditorialiste.

Dans le cadre de ce dossier, Frontline a sollicité l’avis du spécialiste indien du dérèglement climatique Nagraj Adve, qui rappelle opportunément que la chaleur actuellement piégée sur Terre est “égale à l’énergie d’environ 9 bombes de Hiroshima explosant par seconde”.

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