Écosse : Humza Yousaf brigue le poste de Premier ministre mais peine à convaincre
Il n’y a pas si longtemps encore, Humza Yousaf jurait que sa vocation première n’était pas de faire de la politique. Difficile à croire quand, à 37 ans, on possède le CV d’un vétéran. Élu député au Parlement écossais en 2011, ce diplômé en sciences politiques fut tour à tour ministre des Affaires extérieures, de la Justice et aujourd’hui de la Santé et des Affaires sociales. Désormais, il brigue le poste de Premier ministre après la démission surprise de la charismatique Nicola Sturgeon.
Un apparatchik
Pour ce faire, il doit convaincre les membres du Scottish National Party, qui voteront à partir du 13 mars (résultat le 27) pour désigner leur nouveau dirigeant qui deviendra de facto chef du gouvernement. Yousaf peut déjà compter sur l’appui de Sturgeon, qui l’a implicitement désigné comme son héritier.
Candidat de la continuité, Yousaf n’en reste pas moins un apparatchik. Il a beau rappeler son parcours, celui d’un enfant de Glasgow issu d’une famille musulmane d’émigrés pakistanais dont le grand-père a travaillé à l’usine Singer de la ville, il reste devancé dans les sondages par la très presbytérienne Kate Forbes. Si elle a réaffirmé son opposition à la loi autorisant le mariage homosexuel, lui-même s’étant fait porter pâle en 2014 au moment de voter. Il est aussi reproché à Yousaf sa gestion du National Health Service (NHS), le système de santé écossais tout aussi malade que son cousin anglais.