Échappatoire. La jeunesse iranienne libre dans les grands espaces

Pour échapper un peu au carcan des interdits de la République islamique, les jeunes Iraniens trouvent dans les vastes espaces naturels leur îlot de liberté. Un phénomène que raconte la correspondante en Iran du Financial Times, quelques semaines avant l’élection présidentielle sans surprise de ce 18 juin.

Depuis la révolution islamique de 1979, les jeunes Iraniens n’ont plus de bars ou de boîtes de nuit dans lesquels se retrouver. Par ailleurs, les familles conservatrices et le régime islamique interdisent toute relation sexuelle avant le mariage.

Irritée par les restrictions et désespérant de voir les choses changer en profondeur, une nouvelle génération s’évade dans les grands espaces pour échapper au traditionalisme excessif de leurs familles et aux interdits du régime islamique.

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Et ce n’est pas que l’amour de la nature qui les anime.

Une fois arrivés dans les forêts, les montagnes, les déserts ou les îles du pays, les jeunes femmes se débarrassent de leur voile et les groupes d’amis se mettent à danser, chanter, consommer de la drogue et faire l’amour.

Plus ils sont jeunes, plus ils sont disposés à transgresser les règles de la République islamique.

”Notre religion, c’est la nature”

Je fais souvent de l’escalade dans les montagnes qui entourent Téhéran et dans d’autres régions, et je vois de plus en plus de groupes, issus de milieux sociaux divers, partir dans les grands espaces en quête de liberté.

Hamid Naeeini exerce le métier de guide depuis seize ans et il a constaté une multiplication par dix du nombre de campeurs ces quatre dernières années. Les groupes sont aujourd’hui cent fois plus nombreux qu’il y a dix ans.

D’après lui, Instagram contribue fortement à ce phénomène. “Pendant les excursions, on ne tient pas compte du genre de chacun, même dans les régions religieuses, ajoute-t-il. L’évolution des mœurs se

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