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"C’est un traumatisme majeur": deux journalistes de Premières Lignes racontent l'attaque à Paris

Forces de l'ordre sur les lieux de l'attaque à l'arme blanche le 25 septembre 2020 dans le XIe arrondissement de Paris - Capture d'écran BFMTV
Forces de l'ordre sur les lieux de l'attaque à l'arme blanche le 25 septembre 2020 dans le XIe arrondissement de Paris - Capture d'écran BFMTV

"C’est un traumatisme majeur". Deux journalistes de l'agence de production Premières Lignes ont raconté sur BFMTV ce vendredi l'attaque lors de laquelle deux employés du groupe ont été blessés à l'arme blanche devant le bâtiment, voisin des ex-locaux de Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement de Paris. "Ça s'est passé extrêmement vite", raconte Paul Moreira, journaliste et codirigeant de la société de production.

"C’est un traumatisme majeur pour tout cet immeuble, pour les autres entreprises qui sont dans l’immeuble également", déplore aussi sur BFMTV Luc Hermann, journaliste de Premières Lignes, ajoutant que "le traumatisme est extrêmement important pour toute l’équipe".

"Une attaque pour tuer"

Les victimes sont un homme et une femme d'une trentaine d'années, qui prenaient une pause cigarette devant les locaux lorsqu'ils ont été agressés. "Quelqu'un dans la rue avec une sorte de hachoir s'est attaqué aux deux personnes qui étaient devant le bâtiment", mais "il n'est pas rentré dans le bâtiment", et est reparti directement après l'attaque, selon Paul Moreira.

Le Premier ministre Jean Castex a assuré en début d'après-midi que leur vie n'était pas en danger.

"Il semble que c’était une attaque pour tuer", déclare Luc Hermann. "Les coups ont été portés extrêmement violemment. J’ai entendu les cris dans la rue, j’étais au deuxième étage à ce moment-là".

"Nous nous sommes calfeutrés"

Les personnes présentes à la rédaction de Premières Lignes se sont alors cachées dans leurs locaux. "Nous nous sommes tous réunis, nous nous sommes calfeutrés et on a appelé les secours", raconte Luc Hermann. Les forces de l'ordre sont assez rapidement arrivées "extrêmement armées avec des armes lourdes et ont passé au peigne fin tout l’immeuble pour nous confirmer qu’il n’y avait pas d’autre assaillant".

Deux personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue dans cette affaire, mais "je peux vous confirmer que nos deux collaborateurs ont été attaqués par un seul et même homme", assure Luc Hermann.

Ce sont "deux collaborateurs dévoués, remarquables. Un homme qui s’occupe de la post production de nos documentaires" depuis quatre ans, et une femme "qui s'occupe du planning des salles de montage" depuis un an, a expliqué Luc Hermann.

Pas de menaces reçues

Les locaux de Premières Lignes sont mitoyens à l'ancienne rédaction de Charlie Hebdo, qui avait été attaquée en janvier 2015. "C'est glaçant", déclare Paul Moreira, rappellant qu'en ce moment "il y a le procès Charlie, c'est les mêmes locaux, ils ont été attaqués, ils n'étaient pas protégés..."

"Évidemment que cet immeuble est symbolique, il y a une plaque en mémoire des nombreuses victimes de l’attentat du 7 janvier 2015", rappelle Luc Hermann. Toutefois, "je ne peux pas vous dire si nous étions la cible ou si l’immeuble était la cible", explique-t-il.

Il affirme en revanche que personne n'a entendu de paroles prononcées contre Charlie Hebdo ou un organe de presse. On ignore pour le moment qui visait l'attaquant, et les deux journalistes assurent que la société de production n'a pas reçu de menaces.

"Absolument aucune sécurité"

Luc Hermann relève en revanche le manque de sécurité attaché à cette zone où a eu lieu l'attentat de janvier 2015. "Il se trouve que depuis le démarrage du procès de Charlie Hebdo, il n’y a eu absolument aucune sécurité de cette rue et de cet immeuble symbolique", déplore-t-il.

D'après ses dires, une patrouilles circule regulièrement dans cette rue depuis les attentats, ce qu'il ne trouve pas suffisant. "Nous avons interpellé les autorités tout à l’heure, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et le préfet de police", à ce sujet, explique le journaliste.

Avec des locaux voisins de ceux de Charlie Hebdo, les salariés de l'agence Premières Lignes avaient assisté en 2015 à l'attentat contre le journal satirique. Depuis le toit, certains avaient pu filmer les frères Kouachi, auteurs de cette attaque, dans la rue. Ils avaient été parmi les premiers à prévenir la police.

Article original publié sur BFMTV.com