"Ça génère la haine": Éric Dupond-Moretti fustige les propos de Michel Houellebecq sur les musulmans

Éric Dupond-Moretti le 8 janvier 2023 sur BFMTV - BFMTV
Éric Dupond-Moretti le 8 janvier 2023 sur BFMTV - BFMTV

"C'est parce que l'action en justice est suspendue que je peux m'exprimer". Invité de BFM Politique ce dimanche, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti est revenu sur les propos polémiques de l'écrivain Michel Houellebecq, contre les musulmans.

Dans une interview, l'auteur du roman Soumission présentait les musulmans comme une menace pour la sécurité des Français non musulmans. "Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n'est pas que les musulmans s'assimilent, mais qu'ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu'ils s'en aillent", y affirmait Michel Houellebecq. Il prédisait également des futurs "Bataclan à l'envers" à l'égard des musulmans, en référence aux attentats jihadistes du 13 novembre 2015.

"La banalité du mal"

Pour le garde des Sceaux, "on a banalisé ce type de propos". "Il y a 15 ans, on serait tous monté en première ligne pour les dénoncer. On s'est habitué à ça. C'est ce qu'Hannah Arendt appelait la banalité du mal", a-t-il fustigé.

Et d'ajouter: "Dire que les musulmans ne sont pas des Français comme les autres, c'est insupportable. Dire qu'ils sont des voleurs... Tout ça génère la haine, c'est contraire à toutes les valeurs qui sont les miennes".

"Regrets" de Houellebecq

Après la parution de l'interview, la Grande Mosquée de Paris avait dénoncé des propos "d'une brutalité sidérante" et avait assuré avoir déposé plainte contre l'écrivain "devant le procureur de la République".

Toutefois, après un entretien entre le recteur Chems-eddine Hafiz et le romancier, l'institution a confirmé ce vendredi avoir décidé de "renoncer aux poursuites judiciaires" à l'encontre de l'écrivain Michel Houellebecq pour les propos "violents" visant les musulmans, saluant notamment les "regrets" exprimés par le romancier.

La veille, l'écrivain avait reconnu que certains paragraphes étaient "ambigus" et fait parvenir au Figaro une nouvelle version amendée de ses propos initiaux. Ce que les Français "demandent, et même ce qu'ils exigent, c'est que les criminels étrangers soient expulsés, et en général que la justice soit plus sévère avec les petits délinquants", a-t-il ainsi écrit.

Article original publié sur BFMTV.com