"Ça fait un peu peur": un lycée sous tension après des menaces racistes contre une enseignante à Libourne

Un lycée sous tension. Une professeure du lycée Jean-Monnet de Libourne, en Gironde, a été visée ce mardi 10 septembre par une lettre contenant des menaces de mort racistes alors qu'elle était sur le point de faire cours. Le courrier manuscrit a été retrouvé dans une salle de classe.

Le parquet de Libourne a rapidement ouvert une enquête pour "menaces de mort à l’encontre d’une personne chargée de mission de service public, commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion".

L'enseignante avait déjà fait l'objet de menaces à caractère raciste en décembre dernier, par une autre lettre manuscrite. Selon les informations de BFMTV, une enquête avait été ouverte, avant d'être classée sans suite car aucun auteur n'avait pu être identifié. L'enquête est complexe, notamment car le document a pu passer de main en main et comporte donc plusieurs ADN.

Dans une ambiance troublée, le retour en classe ce jeudi s'est fait sous la surveillance des gendarmes. L'académie de Bordeaux a déclaré mercredi à BFMTV avoir travaillé avec la préfecture de Gironde pour assurer une ronde de gendarmes et avoir dépêché une équipe mobile de sécurité (composée d'agents rattachés au rectorat) sur place. Les sacs étaient contrôlés visuellement ce jeudi matin devant l'établissement.

"Ça fait un peu peur"

La professeure menacée a porté plainte et elle est actuellement en arrêt maladie. Les lycéens qui arrivaient au lycée ce jeudi matin étaient frappés par ces événements. Une cellule psychologique a été ouverte pour les élèves et les enseignants.

"Elle fait bien les cours, elle est sympathique, c'est une bonne professeure et je ne comprends pas pourquoi c'est elle qui est visée", a déclaré l'un d'entre eux à BFMTV.

"C'est bizarre, ça fait un peu peur", a aussi témoigné l'adolescent, jugeant que "tout le monde a été visé, c'est pas que la professeure, donc on se méfie un peu".

Une autre lettre de menaces en décembre

Deux élèves, qui étaient présents lorsque l'enseignante a trouvé la missive, ont également raconté la scène à BFMTV. Selon eux, la professeure a vu la lettre avant de commencer un cours: "elle essayait de faire cours mais n'y arrivait pas et en plein milieu du cours, elle a craqué, elle a commencé à tomber en larmes", a expliqué l'un des deux lycéens.

"Elle a dit qu'elle en avait marre de se faire menacer de viol et de mort, juste pour faire son travail", a rapporté l'autre adolescent. Ce dernier est choqué du fait que "des gens peuvent écrire ça à une femme qui fait juste son travail".

Article original publié sur BFMTV.com