"Que ça aille au pénal": ce que disait Emmanuel Macron en mars sur l'affaire McKinsey

"Que ça aille au pénal": ce que disait Emmanuel Macron en mars sur l'affaire McKinsey

Nouveau rebondissement dans l'affaire McKinsey. La polémique avait animé la fin de la campagne électorale d'Emmanuel Macron pour la présidentielle 2022. Selon nos informations, le parquet national financier (PNF) est en train d'enquêter sur des chefs de "tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d'éléments comptables dans un compte de campagne" de la part d'Emmanuel Macron, confirmant une information de nos confrères du Parisien.

Le parquet a ajouté jeudi que, à la suite de "plusieurs plaintes d'élus et d'associations", une autre information "a été ouverte le 21 octobre 2022 des chefs de favoritisme et recel de favoritisme". Les juges étudient donc de potentiels liens entre Emmanuel Macron et le cabinet de conseil McKinsey, que son gouvernement a sollicité à plusieurs reprises.

Une première commission d'enquête en mars

Publié le 16 mars, un rapport de la commission d'enquête du Sénat avait assuré que les contrats passés entre l'État et les cabinets avaient "plus que doublé" entre 2018 et 2021, pour un montant record de plus de 1 milliard d'euros en 2021.

Selon Mediapart, certains membres du cabinet auraient pu œuvrer gratuitement pendant la campagne présidentielle victorieuse d'Emmanuel Macron en 2017.

Le rapport sénatorial pointait aussi un possible montage fiscal des entités françaises de McKinsey, qui leur aurait permis de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020. "Cela me choque comme tout un chacun", avait commenté Emmanuel Macron sur M6, rappelant tout de même que le cabinet respectait les loi françaises et que le gouvernement continuerait à faire appel à des entreprises du même genre.

Un potentiel renvoi vers du "pénal"

Interrogé en mars 2022 sur France 3 à propos de ces potentiels montages fiscaux et avantages financiers, le président en campagne s'était montré ferme.

"Il faut être très clair: c'est faux! S'il y a des preuves de manipulations, que ça aille au pénal", avait-il clamé.

À noter que les magistrats ne pourraient interroger Emmanuel Macron qu'à la fin de son mandat puisqu'il est actuellement protégé par l'article 67 de la Constitution qui confère au président une impunité pénale. Dans ce cas, il ne pourrait s'exprimer que sur des actes n'ayant pas été commis lors de l'exercice de ses fonctions de président.

Quelques jours plus tard, le 7 avril, Emmanuel Macron avait été questionné par une lectrice du Parisien indignée par les sommes versées par l'État aux cabinets de conseil. Il avait cette fois-ci dénoncé un "énorme mensonge".

"McKinsey c’est un ‘pouillème’ de ce fameux milliard (somme versée aux cabinets ndlr)! Et à 75%, ce chiffre concerne des prestations informatiques pour le Covid et pour la cybersécurité", s'était-il défendu.

"Le débat sur McKinsey est un énorme mensonge et une énorme manipulation. Ce ne sont pas des copains qu’on embauche", avait-il poursuivi.

Enfin, à l'ouverture d'une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale visant le cabinet de conseils McKinsey, le chef de l'État avait réagi en avril sur TF1. "C'est très bien que le juge, les contrôleurs fiscaux se saisissent d'une affaire quand on dit qu'une entreprise aurait fraudé [...] La justice ne se saisit pas de l'usage de cabinets de conseil mais d'une fraude fiscale", avait-il justifié.

Article original publié sur BFMTV.com