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"Ça a été un cataclysme pour notre famille": au procès Mila, la mère de l'adolescente témoigne

Face aux treize individus accusés d'avoir harcelé sa fille sur Internet, la mère de Mila a livré un récit poignant sur le quotidien bouleversé d'une adolescente qui a désormais du mal à envisager l'avenir.

"C'est la confrontation avec la haine pure". Au procès de Mila, la mère de l'adolescente a pris la parole ce lundi devant les treize personnes poursuivies pour avoir harcelé en ligne ou menacé de mort la jeune femme. "Que quelqu'un lui broie le crâne par pitié", "qu'elle crève", sont autant d'exemples de tweets publiés à son encontre après sa vidéo polémique sur l'islam.

Ce déferlement de haine "a été un cataclysme pour notre famille. On a l'impression que le ciel nous tombe sur la tête", rapporte la mère de la victime à la barre.

Elle explique que "les deux vidéos où [s]a fille insulte l'islam" sont le fait d'une "personne poussée à bout, provoquée au nom de l'islam sur son orientation sexuelle et son genre. C'est une riposte de ma fille sur ces attaques, ces menaces, ces provocations", assure-t-elle.

"Elle vit comme dans une grotte"

Dans sa dernière vidéo, elle avait lâché: "Surveillez votre pote Allah, s'il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, j'les ai toujours pas sortis." Par ces mots, Mila s'est rendue victime de cyberharcèlement, témoigne sa mère qui décrit le quotidien désormais bouleversé de son enfant.

"Ma fille vit en dehors de la vie réelle, elle est sous protection, elle vit comme dans une grotte", privée d'avenir. "Comment avoir un avenir quand on ne peut pas être scolarisé, quand on ne trouve pas de stage, quand personne ne veut d'elle?"

Sa mère aussi a dû modifier ses habitudes depuis que l'affaire a éclaté. Chaque jour, elle scrute les réseaux sociaux, à la recherche du moindre message de haine visant sa fille. Elle se heurte ainsi régulièrement à des publications appelant à tuer Mila.

De la "sidération", de "l'épuisement"

"Au début, j'ai été dans la sidération. Ce n'était pas une vague mais un tsunami. Je regardais tout ça les yeux écarquillés. Ensuite, je me suis mise en mode combat. Je ne veux laisser passer aucun message haineux. Ce sont des nuits passées à faire ça, c'est de l'épuisement, mais je tiens", raconte-t-elle.

Ce lundi, les treize personnes mises en cause - âgées de 18 à 30 ans - ont également été entendues par le tribunal correctionnel de Paris. Si l'un d'entre eux s'est fendu d'excuses, les autres sont restés plus discrets sur leurs éventuels remords. Un argument commun a été évoqué pour expliquer les tweets incriminés: l'impulsion irréfléchie.

Article original publié sur BFMTV.com

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