Publicité

À Washington, la Cour suprême et le Sénat font le grand écart sur les armes à feu

Souvent brocardée comme un théâtre de l’inaction, la capitale fédérale des États-Unis a rarement offert un tel spectacle : en l’espace de vingt-quatre heures, deux branches du gouvernement ont annoncé des décisions diamétralement opposées sur la question hautement controversée des armes.

Jeudi 23 juin, vers 22 heures, le Sénat a adopté un projet de loi soutenu par les deux partis qui, si limité soit-il, représente la plus grande avancée en matière de contrôle des armes depuis des décennies.

Douze heures auparavant, la Cour suprême a asséné un coup décisif, et foncièrement partisan, à toute forme de régulation sur les armes – faisant basculer la politique sur les armes toujours plus à droite pour peut-être plusieurs années.

Une étrange schizophrénie

Le résultat est une victoire monumentale dans les tribunaux, pour les défenseurs du deuxième amendement et une avancée, moins triomphale mais significative, pour tous ceux qui réclamaient du changement après les récents massacres de Buffalo et d’Uvalde au Texas.

Au niveau national, cela n’a fait qu’augmenter la confusion sur la question des armes à feu, à une période marquée par les massacres en séries, la hausse de la criminalité et de pressions croissantes de la part des conservateurs qui veulent étendre le droit au port d’armes et la portée du deuxième amendement de la Constitution.

“Quelle journée”, résume Adam Skaggs, responsable du Giffords Law Center, la branche juridique de l’association anti-armes créée par l’ancienne députée démocrate d’Arizona, Gabrielle Giffords, survivante d’une fusillade en 2011, près de Tucson.

“Le Sénat allait enfin parvenir à un consensus bipartisan sur la question des armes à feu, notamment parce qu’un certain nombre de sénateurs républicains sont sous la pression de leurs électeurs qui réclament des mesures, explique Skaggs, et là, la Cour suprême fait un braquage complet en livrant une interprétation du droit de porter une arme qui va complètement à l’encontre de ce que veulent les démocrates, les indépendants et même bon nombre de républicains. Où cela va-t-il nous mener ?”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :