À Visa pour l’image, trois photographes gazaouis lauréats des prix les plus prestigieux du festival
Actualité oblige, difficile pour Visa pour l'image de passer à côté de la question de la guerre en cours à Gaza. Le jury du festival a récompensé samedi 7 septembre trois photojournalistes palestiniens de trois de ses plus prestigieux prix. Le sujet, qui n'a jamais été aussi sensible, a suscité la polémique dès l'ouverture de cette 36ème édition.
De notre envoyé spécial à Perpignan,
C’était un peu la grande question de ce 36ème festival Visa pour l’image : le lauréat du Visa d’Or Rémi Ochlik serait-il présent ou non à Perpignan pour recevoir son prix ? En pleine guerre entre le Hamas et Israël, la présence du Gazaoui Loay Ayyoub, qui a documenté pendant cinq mois le conflit dans l’enclave pour le Washington Post, n’allait évidemment pas de soi.
Le suspense n’aura finalement pas duré très longtemps. Réfugié en Égypte, le jeune photoreporter de 29 ans a bien reçu son visa lui permettant d’entrer en France. Mais il n’a pas encore obtenu ses papiers de résident égyptien et craignait donc de ne pas pouvoir repartir au Caire, alors qu’une grande partie de sa famille est toujours bloquée à Gaza. Il a finalement fait le choix de ne pas faire le déplacement.
La polémique Louis Aliot
L’épisode montre une fois de plus à quel point le sujet est explosif. « C’est la première fois en 36 éditions de Visa pour l’image qu’il y a un tel antagonisme entre les gens. Il n’y a plus aucun dialogue possible, déplorait Jean-François Leroy sur RFI. Dès qu’on dit quelque chose, soit on est dans un camp, soit on est dans l’autre et nous, on essaie de rester factuels. On n’a jamais eu des réactions aussi épidermiques que sur la guerre Israël-Hamas. »