À la tribune de l’ONU, Benjamin Netanyahu a reçu un accueil glacial de la part de nombreux diplomates
INTERNATIONAL - Une prise de parole sous haute tension. Vendredi 27 septembre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a eu droit à un accueil hostile lors de son discours attendu devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York, 24 heures après sa promesse réitérée par Israël de combattre le Hezbollah libanais « jusqu’à la victoire » et son rejet de l’appel de ses alliés à un cessez-le-feu.
Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, de nombreux diplomates ont quitté la salle, dont certains en protestant bruyamment, au début de la prise de parole du Premier ministre israélien. Le président de l’Assemblée a dû réclamer le silence plusieurs fois. La veille, un comité d’accueil attendait aussi le chef de gouvernement dans les rues de New York. Des milliers d’opposants aux bombardements israéliens sur Gaza et sur le Liban ont manifesté. Quelques heurts ont eu lieu avec les forces de l’ordre.
Violente charge contre l’ONU
Benjamin Netanyahu a profité de cette tribune pour défendre une fois de plus ses opérations militaires à Gaza et au Liban. « Cette guerre peut se terminer. Tout ce que le Hamas a à faire, c’est de se rendre, déposer les armes et libérer les otages », a-t-il déclaré. « S’ils (les combattants du Hamas) ne le font pas, nous nous battrons jusqu’à obtenir une victoire, une victoire totale. Il n’y a pas d’alternative », a-t-il mis en garde.
« Tant que le Hezbollah choisit la voie de la guerre, Israël n’a pas d’autre choix, et Israël a le droit de mettre fin à cette menace et de faire revenir ses citoyens chez eux en sécurité », a-t-il poursuivi, ajoutant que les opérations se poursuivraient « jusqu’à ce que tous nos objectifs soient atteints ».
Le Premier ministre israélien aussi a été particulièrement vindicatif à l’endroit de l’organisation internationale. « Je vous le dis, jusqu’à ce qu’Israël, jusqu’à ce que l’État juif, soit traité comme les autres nations, jusqu’à ce que marécage antisémite soit asséché, l’ONU sera considérée par les gens justes comme rien de plus qu’une farce méprisante », a-t-il lancé à la tribune.
700 morts au Liban
Vendredi, pour la quatrième journée consécutive, l’armée israélienne a mené des dizaines de frappes contre le Hezbollah, qui a ouvert un front contre Israël dans la foulée de l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas palestinien. Le mouvement libanais a juré de continuer ses attaques « jusqu’à la fin de l’agression à Gaza ». Les bombardements israéliens, qui ont fait plus de 700 morts depuis lundi, dont de nombreux civils, ont jeté plus de 90 000 personnes sur les routes au Liban, selon l’ONU. Plus de 31 000 d’entre elles sont entrées en Syrie, selon Beyrouth.
Face à cette escalade, la France et les États-Unis, rejoints par des pays arabes et occidentaux, ont appelé mercredi à un « cessez-le-feu immédiat de 21 jours » pour « donner une chance à la diplomatie ». Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré que l’armée poursuivrait son combat contre le Hezbollah « avec toute la force nécessaire ». Son ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a affirmé que ce combat continuerait « jusqu’à la victoire » et qu’il n’y aurait « pas de cessez-le-feu dans le nord ».
Le président français Emmanuel Macron a estimé que ce serait « une faute » de la part de Benjamin Netanyahu de refuser le cessez-le-feu proposé au Liban et qu’il prendrait la « responsabilité » d’une escalade régionale, affirmant que la proposition avait été « préparée, négociée avec le Premier ministre (israélien) et ses équipes, à la fois par les Américains et par nous-mêmes ».
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré jeudi Ron Dermer, ministre israélien des Affaires stratégiques, pour un entretien sur la proposition internationale de cessez-le-feu. « Il a souligné à nouveau qu’une escalade rendra plus difficile le retour chez eux des citoyens israéliens et libanais », a indiqué son porte-parole Matthew Miller, sur X. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a exhorté de son côté, à la tribune de l’ONU, Israël et le Hezbollah à sceller cet accord pour « s’éloigner du gouffre ».
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