À Tokyo, les prix des appartements s’envolent
Les prix de l’immobilier à Tokyo restent plus bas que dans d’autres capitales où ils sont réputés battre des records, acquérir un appartement dans la capitale japonaise devient de plus en difficile pour la classe moyenne locale. “Il faudrait quinze ans à un employé de bureau qualifié pour s’offrir un appartement de 60 mètres carrés au cœur de Tokyo, contre onze ans à Londres, dix ans à Singapour et huit ans à New York”, selon une étude de la banque suisse UBS, spécialiste de la gestion de fortune, que relaie le Financial Times.
Prix actuel moyen du mètre carré : 1,62 million de yens (soit 10 250 euros), selon le cabinet de conseil Tokyo Kantei – soit un peu plus que le pic précédent, en 1990. “Le prix moyen d’un appartement neuf a également atteint un nouveau sommet au premier semestre de cette année, à 88,7 millions de yens [561 427 euros].”
En cause : la concurrence acharnée que se livrent des acheteurs étrangers et les Japonais qui ont récemment réussi dans les affaires pour acheter un appartement haut de gamme dans la capitale plutôt que n’importe où ailleurs. “Pour les jeunes shacho [directeurs généraux], l’appartement à Tokyo est la nouvelle façon de manifester sa prospérité. Auparavant, les chefs d’entreprise achetaient un terrain où ils construisaient une grande maison. Maintenant, ils veulent un appartement au centre de la capitale”, explique un entrepreneur.
Quant aux investisseurs étrangers, qui viennent notamment de Chine, c’est la faiblesse actuelle du yen qui les attire sur le marché immobilier de Tokyo. “Le taux de change effectif est à son plus bas niveau depuis près de cinquante ans”, soulignent les courtiers locaux. L’attrait de la capitale pour les acheteurs étrangers ne devrait pas faiblir de sitôt, diagnostique un expert – si bien que les prix devraient encore augmenter dans les mois qui viennent.
Selon le cabinet de conseil Cushman & Wakefield, la faiblesse de l’offre est en partie responsable de la flambée des prix. En 2022, il n’y a eu en tout et pour tout que 10 800 logements à vendre dans le centre de la capitale, ce qui représente l’offre la plus réduite depuis au moins vingt ans. Or la forte demande en appartements haut de gamme a “un effet disproportionné” sur les prix moyens.
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