À Taïwan, la Chine relance ses manœuvres militaires

Taiwan Foreign Minister Joseph Wu attends a welcome banquet for U.S. Senator Ed Markey, Representatives John Garamendi, Alan Lowenthal, Don Beyer and Aumua Amata Coleman Radewagen in Taipei, Taiwan in this handout image released August 15, 2022. Taiwan Ministry of Foreign Affairs/Handout via REUTERS  ATTENTION EDITORS - THIS IMAGE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY. NO RESALES. NO ARCHIVES.

TAIWAN PRESIDENTIAL OFFICE / VIA REUTERS

Le ministre des Affaires étrangères de Taiwan Joseph Wu recevant à Taipei, le lundi 15 août, la délégation américaine, composée d’Ed Markey, John Garamendi, Alan Lowenthal, Don Beyer et Aumua Amata Coleman Radewagen.

INTERNATIONAL - La Chine a annoncé ce lundi 15 août avoir organisé de nouveaux exercices militaires autour de Taïwan, où cinq parlementaires américains sont en visite, deux semaines après la venue de Nancy Pelosi qui a déclenché la colère de Pékin.

« L’Armée populaire de libération a organisé une patrouille de préparation au combat interarmées et des exercices de combat dans la mer et l’espace aérien autour de Taïwan », a indiqué lundi le Commandement Est de l’armée chinoise. « La Chine prendra des mesures fermes et énergiques pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale », a averti lundi devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

La délégation américaine, dont la visite n’avait pas été annoncée, est arrivée dimanche soir à Taipei et a rencontré lundi la présidente de l’île, Tsai Ing-wen, avant une réception organisée au ministère des Affaires étrangères. Le déplacement de deux jours porte essentiellement sur le commerce, la sécurité de la région et le changement climatique, selon l’Institut américain à Taïwan, l’ambassade de facto des États-Unis dans l’île.

Il survient moins de deux semaines après la visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi, sur cette île revendiquée par les autorités chinoises. La Chine a alors réagi avec colère et lancé les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de Taïwan : pendant cinq jours, l’armée a déployé navires de guerre, missiles et avions de chasse, simulant un blocus de l’île.

Entraînement et préparation « au combat »

Taipei a accusé la Chine d’avoir pris prétexte de la visite de Nancy Pelosi pour s’entraîner à une invasion. Les nouvelles manœuvres lundi constituent « une dissuasion solennelle contre les États-Unis et Taïwan » qui « sapent la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan », a indiqué dans un communiqué le porte-parole du Commandement Est de l’armée chinoise, Shi Yi. L’armée « s’entraîne et se prépare au combat », a précisé le porte-parole, reprenant un vocabulaire déjà utilisé par Pékin.

La délégation américaine est composée d’un sénateur Ed Markey (Massachusetts, démocrate) et des représentants Alan Lowenthal (Californie, démocrate), John Garamendi (Californie, démocrate), Don Beyer (Virginie, démocrate) et Aumua Amata Coleman Radewagen (Samoa, républicaine).

Taipei souhaite « le statu quo et la stabilité dans le détroit de Taïwan » ainsi qu’en Asie-Pacifique, leur a indiqué la dirigeante Tsai Ing-wen, selon un communiqué de la présidence de l’île. L’invasion de l’Ukraine par la Russie démontre « la menace que les États autoritaires représentent pour l’ordre mondial », a souligné Tsai Ing-wen, tout en remerciant Washington pour son soutien face aux menaces chinoises.

22 avions et six navires

La Chine estime que Taïwan, peuplée d’environ 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949). Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays.

Des responsables américains se rendent fréquemment dans cette île, mais la Chine a jugé que la visite de Nancy Pelosi, la plus haute responsable américaine à se rendre sur l’île depuis des décennies, était une provocation majeure. Face aux manœuvres lancées par Pékin en représailles, Taïwan a organisé ses propres exercices simulant l’organisation de sa défense face à une invasion chinoise. Et les États-Unis ont réaffirmé leur engagement dans la région.

Pékin a prévenu qu’il continuerait à patrouiller dans le détroit de Taïwan. Dimanche, le ministère taïwanais de la Défense a affirmé avoir détecté 22 avions et six navires chinois opérant près du détroit. Selon lui, 11 avions ont dépassé la ligne médiane, une démarcation non officielle entre Taïwan et la Chine que Pékin ne reconnaît pas.

À voir également sur Le HuffPost : Qui est Tsai Ing-wen, la présidente taïwanaise qui défie la Chine ?

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi