À Singapour, le coût de la vie est la préoccupation numéro un des résidents

Premier souci d’une majorité de Singapouriens : l’inflation. C’est ce qui ressort d’un sondage effectué en octobre par l’agence Blackbox Research auprès de plus de 1 500 résidents. “Ils ont été 59 % à désigner le coût de la vie en première ou en deuxième position, alors que 17 % ont mentionné le niveau des salaires comme leur première préoccupation”, rapporte Bloomberg.

La plupart des Singapouriens se déclarent insatisfaits de la manière dont le gouvernement gère des questions aussi cruciales que les écarts de richesse, les salaires ou le coût du logement. Les tarifs du gaz et de l’électricité vont par ailleurs augmenter d’ici la fin de l’année, signale le média américain, et une hausse du prix de l’eau est annoncée pour avril 2024.

“La hausse des coûts des services publics est la dernière pression sur les prix qui frappe les résidents”, alors que l’inflation a également touché les hawker centres, ces marchés couverts qui abritent des stands de restauration très populaires. “Les prix des plats, des brochettes de poulet au satay aux nouilles aux fruits de mer, ont augmenté de plus de 12 % au cours des deux dernières années.” Le riz au poulet hainanais, un plat national, coûte désormais 4 dollars singapouriens (soit 2,76 euros), alors qu’il dépassait rarement les 3 dollars (2 euros) voilà quelques mois.

La cité-État enregistre l’une des plus fortes densités de millionnaires au monde, mais les économistes s’inquiètent des disparités spectaculaires de revenus. Une étude récente estime qu’environ 30 % des ménages gagnent moins que ce qui est nécessaire pour s’assurer un niveau de vie décent, signale Bloomberg. “Dans un tel contexte, le prix des denrées alimentaires vendues dans la rue a longtemps été considéré comme sacro-saint.”

L’enquête de Blackbox Research intervient alors que le parti au pouvoir est confronté à divers scandales, notamment une enquête pour corruption qui touche le ministre singapourien des Transports, S. Iswaran. “Même si l’on ne s’attend pas à un bouleversement majeur, le Parti d’action populaire (PAP) au pouvoir depuis près de soixante ans, est confronté à une transition délicate”, estime Bloomberg, alors que le Premier ministre Lee Hsien Loong a annoncé vouloir passer la main d’ici les élections générales prévues en 2025.

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