À Rio, être syndic n’est pas de tout repos, surtout pour un expatrié
Un syndic, au Brésil, correspond à notre président du conseil syndical, mais avec beaucoup plus de responsabilités. Non seulement il s’occupe de la vie quotidienne (et harmonieuse !) de l’immeuble en collaboration avec le portier ou le concierge, mais aussi et surtout il doit s’occuper directement de tous les travaux de la copropriété. En plus, il est juridiquement responsable en cas d’accident dans l’immeuble.
On m’avait mis en garde : “N’accepte jamais cette fonction : que des problèmes !” J’étais tranquille : mes premiers copropriétaires m’ont vite fait comprendre que le job n’était pas approprié pour un gringo, même brésilianisé comme moi, incapable de comprendre et donc de gérer les subtilités d’une copropriété brésilienne !
La vie d’un syndic carioca
Le hasard en a voulu autrement : je suis syndic de mon (petit) immeuble depuis cinq ans ! J’ai effectivement vite été gâté entre un propriétaire, avocat véreux, qui voulait révolutionner tout l’immeuble pour son plus grand profit et un autre qui arrêta de payer charges et travaux sous prétexte qu’il avait l’intention de vendre son appartement. J’ai dû apprendre la négociation “à la brésilienne”, nécessitant beaucoup de patience.
Bien sûr, j’ai cherché à découvrir et à pratiquer les fameuses “subtilités” locales, qu’elles soient réglementaires, opérationnelles ou psychologiques : gérer les conflits, ménager les susceptibilités, faire avec le formalisme et les hiérarchies sociales… Mais en même temps, je n’ai pas voulu renoncer à quelques valeurs personnelles, issues de ma culture française ! Je gère en équipe, informant et consultant. Contrairement à mes prédécesseurs, passablement autocratiques. Je gère les grands travaux selon les normes françaises : cahier des charges, appel d’offres et contrat, bien peu habituelles ici, où l’on préfère la relation informelle avec un entrepreneur ami.
Pas facile ! Je dois souvent m’adapter à l’incontournable réalité : les entrepreneurs ne respectent jamais aucun délai, ni de rendez-vous ni de fin des travaux ! Épuisant. Et pour les petits travaux, j’ai mon entrepreneur de confiance !
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