À Poitiers, les agriculteurs qui manifestent attendent mieux du gouvernement Barnier

Depuis l’arrivée de Michel Barnier à Matignon, la colère des agriculteurs resurgit lentement, mais sûrement. « Le HuffPost » a suivi le retour des actions dans la Vienne.

AGRICULTURE - Comme son prédécesseur, Michel Barnier fera-t-il face à la fureur des tracteurs ? Alors que le budget d’une France dans le rouge était annoncé par le nouveau Premier Ministre, jeudi 10 octobre, des agriculteurs ont de nouveau fait entendre leur colère, à peine neuf mois après un mouvement de la profession qui a secoué la France.

À Poitiers, la Coordination rurale a ainsi mobilisé avec une manifestation à son image, devant la préfecture de la Vienne. Une cinquantaine d’agriculteurs étaient devant les grilles, des bennes de gravats ont été déchargées et une montagne de mousse a été pulvérisée, à l’aide d’un canon, devant le bâtiment, avant l’intervention de la police dans une ambiance houleuse.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi sur place cette mobilisation. À notre micro, des agriculteurs nous expliquent pourquoi le ressentiment n’est pas retombé depuis l’hiver dernier. Selon plusieurs, la fronde pourrait même redémarrer cet automne dans les campagnes : « Ça va être terrible », confie Michaël à notre micro. « Les gens, ils n’ont plus rien à perdre. »

« Ne pas raconter d’histoires »

Ces dernières semaines, des syndicats agricoles ont déjà mené de nouvelles actions un peu partout en France, notamment en retirant les panneaux d’entrée de certaines communes, après les avoir symboliquement retournés au début de l’année.

Revenu agricole, normes jugées trop contraignantes… Les raisons de la colère n’ont pas bougé. Au cours des derniers mois, la météo catastrophique et les mauvaises récoltes ont même aggravé la détresse de certains.

Le soir même de cette mobilisation, Michel Barnier a tout de même repris les engagements du précédent exécutif à l’égard du monde agricole en matière fiscale, comme l’abandon d’une hausse de taxe sur le gazole agricole et d’autres allégements de charge. Une réduction de l’assiette imposable des éleveurs bovins a aussi été annoncée. Et l’ensemble de la profession devrait échapper à la hausse des impôts.

Reste à voir si ces mesures suffiront à calmer les colères, surtout en l’absence de marges de manœuvre. En septembre, lors du Sommet de l’élevage en Auvergne, le Premier Ministre affirmait ainsi ne pas vouloir « raconter d’histoires » au monde paysan, vu la situation financière « très grave » du pays. Ce ne sont pas les discussions du Projet de Loi de Finances 2024 qui risquent de changer ce point de vue.

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