À la plage, 49 % des Françaises ont déjà été victime de harcèlement ou d’agression sexuelle
SEXISME - Coquillages, crustacés et harcèlement ? Les vacances d’été approchent doucement de leur fin et nombre des vacancières ont choisi la plage pour lieu de villégiature. Une étude IFOP/Flashs pour Voyageavecnous.fr publiée ce jeudi 24 août fait le point sur les différentes formes d’agressions et de harcèlement sexiste dont sont les femmes sont victimes sur les lieux de baignade.
Les résultats sont sans appel : 49 % des femmes interrogées déclarent avoir déjà été victime de harcèlement ou d’agressions sexuelles à la plage - un chiffre qui s’élève à 64 % pour celles qui pratiquent le topless.
Les violences sexistes et sexuelles sur les lieux de baignade
Le harcèlement à la plage (et sur les lieux de baignade comme les piscines publiques, lacs ou rivières) semble être un fait courant : 35 % des femmes interrogées expliquent avoir déjà été victime de sifflements et de gestes et commentaires grossiers alors qu’elles se détendaient en maillot de bain.
C’est presque la même proportion de femmes (34 %) qui témoignent de regards insistants de la part de quelqu’un à qui elles avaient manifesté leur absence d’intérêt pour toute interaction. 29 % d’entre elles ont déjà été abordées avec insistance, et 17 % ont fait l’objet de remarques, d’insultes ou de moqueries sexistes. Chez les moins de 30 ans, ces chiffres sont particulièrement élevés.
Au total, 27 % des participantes à l’étude déclarent avoir été victime d’au moins une forme d’agression sexuelle sur la plage. Selon l’étude, plus d’une femme sur dix (13 %) a déjà été victime d’ « d’attouchements sexuels sans consentement ([se faire] toucher les seins, les fesses, baiser forcé » - autant de termes qui peuvent qualifier une agression sexuelle - à la plage.
La peur du « regard concupiscent des hommes »
Destinée à faire un état des lieux de la pratique du topless, l’étude s’interroge ensuite sur les raisons de sa baisse sur les plages françaises. Adoubée par 43 % des femmes de 18 à 49 ans en 1984, la pratique du « sein nu » n’en concerne plus que 19 % en 2023.
Tous âges confondus, la raison la plus fréquente donnée par les interrogées à ce refus de la pratique du topless est la crainte de l’exposition de sa peau aux UV. Mais chez les moins de 30 ans, le frein le plus fréquent est expliqué par « le regard concupiscent des hommes » sur leur poitrine (54 %), suivi de la crainte qu’une photo d’elles seins nus circule ou soit diffusée sur les réseaux sociaux (21 %). 31 % des interrogées soulignent aussi la crainte de faire l’objet d’une agression verbale, physique ou sexuelle, un chiffre en hausse depuis 2019.
À ces craintes s’ajoutent de nombreuses stratégies d’évitement que 46 % des femmes déclarent adopter. Ainsi, 26 % des femmes déclarent avoir déjà renoncé à prendre un bain de mer en maillot de bain, à se rendre en robe avec une tenue laissant apparaître certaines parties de leur corps (24 %) ou à se rendre à la plage sans être accompagnée de femmes de leur entourage (22 %). Autant de symptômes d’une pression sexiste et sexuelle qui continue de peser sur les corps féminins dans l’espace public.
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