À Paris, ces trois policiers bientôt jugés après plusieurs épisodes de violence

Des policiers passent à tabac un homme en garde à vue, les images « insoutenables » indignent la gauche.
Capture Libération Des policiers passent à tabac un homme en garde à vue, les images « insoutenables » indignent la gauche.

JUSTICE - Trois policiers du commissariat du 5e et 6e arrondissements parisiens doivent être jugés prochainement après trois épisodes de violences dans lesquels ils sont soupçonnés d’être impliqués à des degrés divers, a appris l’AFP de source judiciaire ce samedi 5 octobre, confirmant des informations de Libération.

Des policiers passent à tabac un homme en garde à vue, les images « insoutenables » indignent la gauche

Vendredi, deux de ces policiers, Maxime D., et Clément B. ont été déférés au parquet après une garde à vue en compagnie d’un troisième homme, frère de Clément B. Ils seront jugés le 20 mars par le tribunal correctionnel de Paris pour des faits de violences en réunion n’ayant pas entraîné une incapacité de travail.

Une rixe s’est produite le 4 mai au matin dans le 5e arrondissement devant un pub à Saint-Michel. Une riveraine a appelé la police, puis transmis plus tard des vidéos qui ont permis d’identifier deux agents du commissariat de cet arrondissement qui étaient alors hors service.

Une agression au motif « raciste » selon les témoins

Selon la source judiciaire, « Maxime D. était ainsi vu assener un coup de poing par derrière à un individu qui s’écroulait au sol, inanimé. Il insultait la victime de “sale chien”. Clément B. portait quant à lui un coup de pied au visage d’un homme assis sur le sol, s’écroulant lui aussi inanimé ».

« Différents témoins indiquaient penser que l’agression était raciste, parce que les victimes étaient d’origine étrangère, ou parlaient arabe », a ajouté la source.

« L’identification des victimes n’a pas été possible » pas plus que « la détermination de leur incapacité de travail », ce qui pourrait réduire la peine encourue pour les policiers en cas de condamnation.

Dénonciations calomnieuses

D’après la même source, avec un autre policier, Matthieu D., Maxime D. doit par ailleurs être jugé le 29 octobre pour des soupçons de violences volontaires aggravées commises à trois reprises le 25 juillet, dans le commissariat du 5e et 6e arrondissement, sur un gardé à vue, qui lui ont occasionné une fracture de l’avant-bras.

Maxime D. avait porté plainte contre le gardé à vue dénonçant des violences le visant, ce qui lui vaudra d’être également jugé pour dénonciation calomnieuse.

Clément B., déjà cité dans le dossier du pub et qui était chef de poste le soir du 25 juillet, doit également être jugé le 29 octobre pour cette deuxième affaire pour dénonciation calomnieuse et non-assistance à personne en danger. Libération avait dévoilé des vidéos de ces faits en septembre.

Les policiers impliqués dans plusieurs autres affaires

Un autre policier a plaidé coupable de dénonciation calomnieuse le 20 septembre et a déjà été condamné à six mois de prison avec sursis, tandis que le parquet doit encore se prononcer sur le cas d’autres policiers présents.

Le 29 octobre, Maxime D. sera en outre jugé pour une troisième affaire : fin juin 2022, il est soupçonné d’avoir aspergé de gaz lacrymogène à cinq reprises le visage d’une femme qu’il devait raccompagner après un refus de prise de plainte.

Le contrôle judiciaire de Maxime D. et Matthieu D. leur interdit d’exercer toute fonction publique et d’entrer en contact avec leurs collègues, et avec Clément B., ils ont interdiction de porter une arme. Tous trois ont une obligation de soins.

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