À Ouagadougou, l’entraide comme rempart précaire aux graves inondations
Vendredi 16 août dernier, Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, s’est retrouvée sous un déluge de pluie, qui a plongé plusieurs de ses quartiers dans le chaos. Parmi les plus touchés, Rimkieta, dans le nord-ouest de la ville, où l’un des principaux ponts a été englouti sous les eaux, ce qui a exacerbé les difficultés déjà quotidiennes des résidents.
Cette inondation, hélas, n’est pas une surprise pour les habitants de ce quartier, qui voient ce spectacle se répéter à chaque saison des pluies.
“Il y avait beaucoup d’eau”
Il est 21 heures à Rimkieta. La nuit enveloppe ce quartier de la ville de Ouagadougou, mais des bruits résonnent dans l’obscurité. Sur la route du quartier voisin de Toecin, les klaxons et les ronronnements des moteurs se font entendre. Une file de motos, tricycles et voitures s’allonge devant un pont invisible, submergé sous les flots.
L’eau s’étend à perte de vue. La route est transformée en un véritable torrent. D’un côté, des passants, trempés, hésitent à s’engager, jetant des regards inquiets à l’eau tourbillonnante. De l’autre, ceux qui ont bravé le courant, les vêtements collés à la peau, peinent à croire qu’ils ont réussi à traverser.
Parmi eux, Mahamadi Zongo, un habitant du quartier. Il se tient là, à quelques mètres de son domicile. Son visage est marqué par la fatigue. La distance qui le sépare de sa maison n’est que de 300 mètres, mais elle semble infranchissable. Désemparé, il fait demi-tour, comme pour marquer sa défaite [face] à l’eau qui monte. “Je veux retourner parce qu’il y a beaucoup d’eau et ça monte jusqu’au pont. Je suis venu à 18 heures pour passer et il y avait beaucoup d’eau donc je suis reparti à Tampouy [autre quartier de Ouagadougou] dans l’espoir que l’eau diminue mais jusqu’à présent, il est 21 heures et l’eau est toujours là”, raconte-t-il.
D’autres tentent leur chance, enfourchant leur moto pour [traverser] les eaux. Mais beaucoup se retrouvent piégés. Karim Kaboré, après avoir réussi la traversée, est immobilisé. Sa moto refuse de démarrer. Le tuyau d’échappement est noyé.
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