À Noël, servir de l’alcool à un mineur n’est pas un problème pour sept Français sur dix

Un parent sur deux estime que ce n’est « pas si grave » si un mineur goûte de l’alcool pendant les fêtes
Tara Moore / Getty Images Un parent sur deux estime que ce n’est « pas si grave » si un mineur goûte de l’alcool pendant les fêtes

SANTÉ - Sur la table du dîner de Noël, on retrouve, pêle-mêle : foie gras, huîtres, volaille farcie… Mais aussi champagne, vin blanc et rouge. Est-ce que tout le monde, y compris les enfants, aura droit à un verre ? Selon un sondage d’Opinion Way pour La ligue contre le cancer paru ce lundi 18 décembre, près de 70 % des Français trouvent acceptable de faire goûter une boisson alcoolisée à un mineur pendant les fêtes de fin d’année.

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Presque la moitié (47 %) de cet échantillon de 1 225 personnes estime qu’il est possible de servir un verre à des adolescents de moins de 16 ans. 30 % des Français sont même d’accord pour laisser boire un mineur de moins de 15 ans.

Ces chiffres attestent « d’une large méconnaissance des dangers de l’alcool et tout particulièrement du risque de développer une addiction qui peut résulter de la consommation précoce d’alcool », alerte La ligue contre le cancer.

Plus dangereux pour les adolescents

L’association rappelle que le cerveau de l’adolescent est « plus particulièrement vulnérable aux substances psychoactives », notamment « à cause de son processus de maturation inachevé ». Qui plus est, boire de l’alcool ponctuellement est souvent perçu comme inoffensif par les adolescents qui s’y adonnent. L’addiction à l’alcool est « toujours associée à une consommation quotidienne », assure la Ligue contre le cancer.

Le docteur Emmanuel Ricard, porte-parole de la Ligue contre le cancer, a rappelé les risques d’une consommation précoce : « On sait que plus on commence tôt, plus il y a une habitude du cerveau et une appétence, c’est-à-dire une envie d’y retourner qui va être importante. Et plus on commence tôt, plus les effets de l’alcool sont majorés, puisque les organes ne sont pas terminés, ils sont en cours de construction », a-t-il rappelé sur France Inter.

Banalisé par les parents

Cette étude atteste également de la position ambiguë des parents au sujet des dangers de l’alcool. « Si les Français, et tout particulièrement les parents, sont conscients de la nécessité de réduire la consommation d’alcool et de l’interdire pour les plus jeunes, ils banalisent souvent leur propre consommation et celles de leurs enfants », estime Daniel Nizri, président de la Ligue contre le cancer, dans un communiqué.

Ainsi, un parent sur deux estime que ce n’est « pas si grave » si un mineur goûte de l’alcool pendant les fêtes, une période considérée par un Français (32 %) sur trois comme le bon moment pour faire goûter de l’alcool aux enfants pour la première fois.

« Largement banalisé dans la culture française », l’alcool pendant les fêtes de fin d’année est essentiel pour près d’un Français sur quatre. Pourtant, il reste le deuxième facteur de risque évitable de cancers, à l’origine chaque année de 28 000 nouveaux cas.

La Ligue contre le cancer appelle les Français à participer au défi du Dry january, qui consiste à mettre en pause sa consommation d’alcool après les fêtes de fin d’année, et de ne pas en consommer une goutte pendant un mois. Et les bénéfices sont nombreux, selon la Ligue : « Meilleur sommeil, regain d’énergie, économies d’argent, plus grande concentration et une consommation qui reste maîtrisée plusieurs mois après janvier. »

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