À New York, des scènes ouvertes en mandarin comme symbole de la résistance contre Pékin

L’un des spectacles les plus prisés du milieu de l’humour new-yorkais est une scène ouverte organisée tous les mois, entièrement en mandarin, et animée par des artistes dont l’identité est parfois cachée, décrit le quotidien américain The Wall Street Journal.

Organisé par un collectif d’exilés chinois militant pour les droits des femmes, cet événement a lieu depuis environ un an dans des clubs de la ville et affiche systématiquement complet. Les artistes mêlent remarques sur le sexe et railleries sur les angoisses des immigrés aux États-Unis à des coups de gueule contre “la vision autoritaire du dirigeant chinois, Xi Jinping.

Un dimanche, une jeune femme toute de noir vêtue monte sur scène et raconte sa mésaventure avec un ami chinois. Ce dernier a essayé de la persuader de rentrer chez elle, où elle est “la citoyenne d’une grande puissance”, plutôt que de rester une “citoyenne de seconde zone” aux États-Unis. En vain.

Parler pour ceux qui ne le peuvent pas

L’humour noir puise dans la frustration croissante des jeunes Chinois vivant à l’étranger, “qui sont nombreux à s’être politisés, presque sans le vouloir, en voyant Xi inverser le mouvement d’ouverture de leur pays qui avait marqué leur enfance”, explique le journal économique. Ensemble, ils écrivent un nouveau manuel de résistance, une résistance qui est presque impossible dans leur pays d’origine.

La censure et la surveillance de masse rendent extrêmement difficile la critique des politiques du gouvernement et du Parti communiste dans le pays, analyse The Wall Street Journal. De nombreux militants et citoyens chinois au franc-parler sont sous pression, emprisonnés ou contraints à l’exil.

“De nombreuses personnes en Chine ont beaucoup de choses à dire, mais elles ne peuvent pas le faire”, a confié Susan Zhang, qui se produit régulièrement à New York lors de scènes ouvertes.

“Lorsque nous montons sur scène, nous avons le devoir de dire les choses.”

“En Chine, le stand-up repose sur une grande part d’autodérision, raconte, dans les colonnes du Wall Street Journal, James Wang, un habitué de ces spectacles. Mais cette version féministe fait vraiment dans la castagne.”

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