À New York, Emmanuel Macron rencontre le président iranien pour parler d’Israël, de la Russie et des otages

Emmanuel Macron a rencontré le président iranien Masoud Pezeshkian (chemise bleue à droite de l’image) en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron a rencontré le président iranien Masoud Pezeshkian (chemise bleue à droite de l’image) en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

DIPLOMATIE - Aussitôt après son arrivée à New York, Emmanuel Macron a échangé mardi soir avec son homologue iranien Massoud Pezeshkian. En marge de l’Assemblée générale de l’ONU où il s’exprimera ce mercredi 25 septembre dans la soirée, le chef de l’État l’a exhorté à « soutenir une désescalade générale » au Proche-Orient.

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Cette rencontre a eu lieu alors que la communauté internationale redoute un embrasement. Après Gaza et la Cisjordanie, un nouveau front s’est en effet ouvert entre Israël et le Liban d’où le Hezbollah -soutenu par l’Iran- attaque des positions israéliennes.

« Le Président de la République a souligné la responsabilité de l’Iran à soutenir une désescalade générale et à user de son influence en ce sens auprès des acteurs déstabilisateurs qui recueillent son soutien pour avancer vers un cessez-le-feu à Gaza et une cessation des hostilités », a indiqué l’Élysée à l’issue de l’entretien. Début août, les dirigeants français et iranien s’étaient déjà entretenus par téléphone. Emmanuel Macron avait alors déjà exhorté son homologue à « tout faire pour éviter une nouvelle escalade militaire » dans la région.

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Emmanuel Macron et Massoud Pezeshkian ont aussi évoqué le programme nucléaire iranien. Le premier « a redit sa grande préoccupation face à la trajectoire du programme nucléaire iranien » et « a appelé l’Iran à coopérer pleinement avec l’AIEA pour travailler à la recherche d’une solution diplomatique sur le sujet », indique l’Élysée.

L’Iran accumule mois après mois des réserves toujours plus importantes d’uranium enrichi à 60%, proche des 90% nécessaires pour élaborer une bombe atomique. Depuis 2021, il a en outre fortement réduit les inspections des sites. Des caméras de surveillance ont été débranchées et l’accréditation d’un groupe d’experts a été retirée. Cette situation lui a valu l’adoption d’une résolution critique lors du précédent Conseil des gouverneurs début juin, d’une portée symbolique à ce stade.

Au cours de la rencontre mardi, Emmanuel Macron a par ailleurs « vivement condamné le transfert de missiles balistiques de l’Iran à la Russie et mis en garde le président iranien contre la poursuite par la République islamique d’Iran de son soutien à la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine ».

Libération « sans délai » des trois otages

Enfin le président de la République a demandé à Massoud Pezeshkian de libérer « sans délai » les trois ressortissants français « arbitrairement retenus otages dans les prisons iraniennes depuis deux ans ». Le couple formé par Cécile Kohler et Jacques Paris avaient été arrêtés en mai 2022, accusés d’être des espions, de même qu’un prénommé Olivier, dont le nom de famille n’a pas été rendu public.

La diplomatie française qualifie ces prisonniers d’« otages d’État ». L’Iran est accusé d’arrêter sans motif des Occidentaux et de s’en servir comme monnaie d’échange lors de négociations d’État à État. L’an passé, Téhéran avait libéré deux Français Benjamin Brière et Bernard Phelan qui a aussi la nationalité irlandaise. En juin dernier, c’est Louis Arnaud qui avait été libéré.

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