À la Mostra de Venise, le Lion d’or décerné à l’Espagnol Pedro Almodovar, pour « La chambre d’à côté »

CINÉMA - La Mostra de Venise a décerné ce samedi 7 septembre son Lion d’or à l’Espagnol Pedro Almodovar, lui offrant à 74 ans l’un des prix les plus prestigieux de son immense carrière pour son premier film américain. Dans « La chambre d’à côté », l’ancien enfant terrible de la Movida met en scène l’actrice britannique Tilda Swinton et sa consoeur américaine Julianne Moore, dans une histoire de suicide assisté.

Almodovar, auteur de chefs-d’œuvre comme « Tout sur ma mère », « La mauvaise éducation » ou « Douleur et gloire », récompensé aux Oscars, n’avait jamais été consacré par le prix suprême en festival. C’est finalement le jury présidé par Isabelle Huppert, autre grand visage du cinéma d’auteur européen, qui offre cette distinction à l’Espagnol, cinéaste des femmes et des sentiments par excellence.

Le jury de la 81e édition de la Mostra a également décerné le prix de la meilleure actrice à Nicole Kidman, renversant son image glamour dans « Babygirl », un thriller érotique nouvelle génération. Le Français Vincent Lindon a quant à lui remporté le prix d’interprétation masculine pour son rôle de père confronté à la dérive de l’un de ses fils vers l’extrême droite violente dans « Jouer avec le feu ».

Un film pour défendre le suicide assisté

« C’est mon premier film en anglais mais l’esprit est espagnol », a déclaré Pedro Almodovar en recevant son prix, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.

Long-métrage à la tonalité crépusculaire, « La chambre d’à côté » relate l’histoire d’Ingrid (Julianne Moore), autrice de romans angoissée par la fin de l’existence, et Martha (Tilda Swinton), son amie de jeunesse, ancienne reporter de guerre habituée à défier la mort, vivant seule dans son bel appartement new-yorkais et qui, atteinte d’un cancer, décide de mettre fin à ses jours.

« Je crois que dire adieu à ce monde proprement et dignement est un droit fondamental de tout être humain », a affirmé l’ancien enfant terrible de la Movida en recevant son prix sur la scène du palais du cinéma du Lido de Venise.

« Je sais que ce droit va à l’encontre des religions ou croyances ayant Dieu comme seule source de vie », a-t-il ajouté, exhortant « les croyants de toute religion à respecter et ne pas intervenir dans les décisions individuelles à ce sujet ». « Les êtres humains doivent être libres (...) de mourir lorsque la vie leur est insupportable », a-t-il conclu.

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