À Mossoul, un monastère célèbre sa première messe depuis vingt ans
“Pendant des années, les chrétiens de Mossoul ont été dans l’incapacité de prier dans leur église”, la ville de Mossoul, dans le nord de l’Irak, ayant longtemps été “en proie à l’insécurité et à la violence”. Mais, le 26 mars dernier, une messe a été donnée au monastère Saint-Michel, raconte le média panarabe Al-Jazeera.
La première en vingt ans depuis l’invasion américaine du pays, en 2003. Cette campagne, qui a renversé Saddam Hussein, a inauguré une très longue période de conflits communautaires et d’instabilité politique avec, en point d’orgue, la montée du groupe djihadiste État islamique (EI), qui proclamait en 2014 un califat sur les territoires d’Irak et de Syrie dont il s’était emparé.
Un chrétien de Mossoul témoigne :
“Après 2003, en tant que chrétiens, nous restions chez nous pendant de longues périodes et nous évitions d’aller dans les églises à cause des mauvaises conditions sécuritaires et des menaces contre les chrétiens. […] Les chrétiens étaient fréquemment visés, de nombreuses personnes […] ont émigré et de nombreux prêtres ont été tués.”
Six ans après la libération de la ville de l’emprise de Daech – acronyme arabe de l’EI – en 2017, “de nombreuses églises et monastères sont encore endommagés”.
Une “joie” pour l’archevêque
Sur les 50 000 chrétiens qui vivaient à Mossoul avant la prise de la ville par l’EI, “seules 50 familles sont revenues”, les maisons de la plupart de ces chrétiens ayant été détruites, explique Al-Jazeera.
Dans ce contexte, cette première messe en plus de vingt ans donnée au monastère Saint-Michel, datant du IVe siècle, située à 6 kilomètres au nord-ouest de Mossoul, est une “joie” pour l’archevêque Najib Mikhael Moussa, le chef du diocèse chaldéen de Mossoul et d’Aqra.
Et ce malgré les dégâts occasionnés, explique le prélat :
“L’EI a pillé tous les biens du monastère, l’a délibérément vandalisé et souillé avec des graffitis. Le monastère a également été bombardé par des avions [de la coalition internationale] parce que l’EI s’y abritait, l’utilisait pour stocker des armes et fabriquer des explosifs.”
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