À Matignon, Michel Barnier va déroger à la règle pour respecter cette tradition
POLITIQUE - La tradition remonte à 1978. Michel Barnier avait 27 ans. Ne sachant que faire de l’érable à sucre que venait de lui offrir une école canadienne, Raymond Barre décida de l’enterrer dans le jardin de Matignon. La coutume est restée. Jusqu’à Michel Barnier. Malgré son passage express à Matignon, le Premier ministre démissionnaire se pliera à l’exercice, comme Gabriel Attal avant lui.
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Le choix du Savoyard de 73 ans s’est porté sur un érable rouge, à en croire plusieurs quotidiens, du Télégramme à La Voix du Nord. Connu pour sa rectitude, Michel Barnier déroge pourtant à l’usage qui prévaut rue de Varenne. Car pour avoir le droit de planter son arbre, l’une des conditions est d’être resté au moins six mois à Matignon. Ce qui n’est pas le cas du successeur de Gabriel Attal, qui a été censuré 90 jours seulement après sa nomination.
Preuve s’il en est que l’intéressé, qui a subi la 2e motion de censure adoptée sous la Ve République, entend malgré les circonstances laisser une trace dans l’enceinte du pouvoir exécutif. Et quelle trace : puisque l’essence qu’il a choisie arbore à l’automne des couleurs qui tournent au rouge vif. De là à y voir un lien avec l’état des finances publiques qu’il a trouvé en arrivant à Matignon il n’y a qu’un pas que les adeptes des symboles en politique seront ravis de franchir.
En 2022, Élisabeth Borne avait choisi un chêne vert pour le message écologique : l’arbuste représentait, à ses yeux, l’adaptation de la végétation au changement climatique. Les jardins de Matignon comptaient jusqu’ici dix-neuf plantés par des chefs de gouvernement. Seul Jacques Chirac a dérogé à la règle de 1986 à 1988.
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