À la maison d’arrêt de Nîmes, une grève inédite d’une centaine de détenus contre les conditions de détention

Pendant plusieurs heures, des détenus ont refusé de remonter dans leurs cellules insalubres et surpeuplées.

PRISON - Un rare mouvement de contestation. Ce samedi 28 septembre, vers 15 h 30 et jusqu’à 20 heures environ, une centaine de détenus de la maison d’arrêt de Nîmes ont refusé de remonter dans leurs cellules après une promenade. Ils dénoncent leur condition d’enfermement, rapportent nos confrères de Midi Libre.

Dans un communiqué, le syndicat pénitentiaire UFAP Unsa déplore des cellules étriquées où s’entassent les prisonniers. Cette maison d’arrêt abrite 476 détenus pour 200 places.

Faute de lits, « 102 matelas [sont] au sol dans le quartier des hommes, soit 267 % de surpopulation », s’insurge un membre du syndicat auprès de France 3, qui fait également part de « punaises de lit et de rats dans les couloirs ».

Des conditions « déplorables » pour les surveillants

« Tout découle de la surpopulation, du manque d’hygiène. La situation est toxique, plus viable », déplore un autre membre de l’Ufap, David Dehaye, qui estime dans les colonnes de Midi Libre que la contestation était prévisible.

Si les détenus sont remontés, les surveillants craquent également. « À Nimes, c’est une histoire sans fin qui se répète et c’est toujours le personnel de terrain qui trime dans des conditions déplorables », fustige encore David Dehaye. Le week-end, une dizaine d’agents seulement travaillent.

Les Équipes régionales d’intervention et de sécurité de Toulouse et de Marseille sont intervenues dans la journée pour tenter de dialoguer avec les détenus, qui ont finalement terminé leur mobilisation « pacifiquement » vers 20 heures, poursuit Midi Libre.

Cette grève est le reflet d’un problème plus global en France. La densité carcérale globale dans l’Hexagone s’établit à 126,4 %. Mais dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 151,6 %.

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