À Lyon, un nouvel archevêque pour tourner la page du cardinal Barbarin

À Ajaccio où il officie depuis huit ans, Olivier de Germay a su se faire adopter.
À Ajaccio où il officie depuis huit ans, Olivier de Germay a su se faire adopter.

Il aura fallu huit longs mois à Rome pour trouver un successeur à Philippe Barbarin. Pour remplacer l'archevêque de Lyon démissionnaire, mis en cause dans le retentissant scandale de pédophilie qui a traumatisé le diocèse de Lyon et ébranlé l'Église française jusqu'au Vatican, le pape François a nommé Olivier de Germay, le discret évêque d'Ajaccio.

Une nomination surprise qui a pris de court tous les pronostics y compris la conférence des évêques de France qui n'avait pas vu passer ce nom dans la short-list des nominables. L'intéressé confie avoir lui-même été étonné par la proposition. « J'ai reçu un appel du nonce le jour de mes 60 ans, c'est-à-dire le 18 septembre. Je l'ai ensuite rencontré à Paris où il m'a annoncé que le pape m'avait nommé archevêque de Lyon. Ç'a été une énorme surprise, pas un seul instant je n'avais imaginé une telle nomination. » On murmure même que plusieurs évêques ont décliné l'offre tant la tâche de restauration de la confiance et de l'image de ce diocèse semble ardue.

Pour tourner la page de ces années noires, Rome a choisi un profil de rupture. Une personnalité plus modeste, un nom beaucoup moins médiatique que Philippe Barbarin, un inconnu du grand public et des médias susceptible de faire oublier l'exposition passée. Un évêque jeune (60 ans, dans l'Église, c'est jeune !) représentatif de la nouvelle génération, un homme de terrain qui saura aborder les questions de société d'un ?il neuf et inscrira son mandat dans la durée.

Un [...] Lire la suite