À Londres, la nouvelle zone à trafic limité fait drastiquement chuter la pollution de l’air due aux voitures

La pollution de l’air à Londres à fortement diminué six moix après l’élargissement de la zone ULEZ.
Tim E White / Getty Images La pollution de l’air à Londres à fortement diminué six moix après l’élargissement de la zone ULEZ.

POLLUTION - Londres est plus propre. Grossièrement, voilà le résultat d’un rapport publié le 25 juillet par le gouvernement britannique, qui analyse et évalue l’efficacité d’Ulez (Ultra Low Emission Zone en anglais), une zone au sein de laquelle un taxe est appliquée sur les véhicules les plus polluants. Élargie le 29 août 2023, ULEZ recouvre depuis tout le Grand Londres, à savoir 1 500 km2 pour environ 9 millions de personnes concernées (à titre de comparaison, Paris intramuros fait 105 km2) .

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Son fonctionnement est simple. Les voitures les plus polluantes doivent normalement payer une taxe de 12,50 £ par jour de circulation dans la capitale. Seule une minorité de voitures en circulation sont en réalité concernées, la plupart des voitures à essence de moins de 19 ans et les voitures diesel de moins de neuf ans étant exemptées.

Il s’agit ainsi de la plus grande zone de ce type au monde, et il semble que les résultats soient positifs. Prenant en compte les six premiers mois d’application de ce dispositif, il en ressort que les niveaux de polluants atmosphériques comme le Co2 ou encore le NOx (l’oxyde d’azote, un gaz très toxique) ont considérablement diminué.

200.000 voitures en moins

Plusieurs chiffres marquants ressortent de ce rapport. Le premier concerne les émissions d’oxyde d’azote des voitures et des camionnettes. Elles sont respectivement 13 % et 7 % inférieures par rapport à un scénario sans ULEZ. Au total, c’est une économie de près 424 tonnes de NOx qui a été réalisée dans la périphérie de Londres. Selon ce rapport, ces améliorations équivaudraient à retirer 200 000 voitures de la route pendant un an.

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Autre bonne nouvelle, les gens semblent avoir adapté leurs modes de transports. Ce rapport explique qu’une plus grande proportion de véhicules enregistrés en circulation à Londres est plus propre. Le taux des véhicules conforme aux normes Ulez après les six premiers mois est de 96,2 % contre 91,6 % en juin 2023 et 39 % en février 2017 aux balbutiements d’ULEZ.

Logiquement à l’inverse, en moyenne 90 000 véhicules non conformes de moins ont été détectés dans l’ULEZ de Londres en février 2024 par rapport à juin 2023, soit une réduction de 53 % du nombre de véhicules non conformes entre ces dates. Bien entendu, pour qu’Ulez soit efficace, il faut aussi diminuer au maximum l’utilisation de la voiture au profit d’autres moyens de transport.

C’est ce qu’explique Silviya Barrett, directrice politique de la Campagne pour un meilleur transport : « Pour améliorer encore la qualité de l’air de la capitale et réduire les embouteillages, nous devons désormais voir moins de véhicules sur les routes grâce à des investissements continus dans les transports publics, la marche et le vélo pour aider à réduire le besoin de conduire. »

Réduire la mortalité en ville

Grâce à ces évolutions, la qualité de l’air à Londres s’améliore à un rythme plus rapide que le reste de l’Angleterre. La pollution de la capitale approche rapidement les niveaux observés dans tout le pays, selon l’étude. Une bonne nouvelle lorsque l’on voit les dégâts causés par la pollution atmosphérique sur les organismes.

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Selon un rapport de 2022, la pollution de l’air a été à l’origine de 1 700 hospitalisations à Londres entre 2017 et 2019. Parmi eux, « Le plus grand nombre de décès imputables à la pollution de l’air se produisant dans la périphérie de Londres » relèvent Christina Calderato, directrice de la stratégie et politique des transports de Londres.

De quoi inspirer la capitale française, alors qu’en Île-de-France, 7 900 décès prématurés pourraient être évités chaque année si les seuils de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) étaient respectés, indique une étude de 2022 d’AirParif et de l’Observatoire régional de santé (ORS). Un problème d’autant plus important actuellement, alors que la pollution de l’air et le réchauffement climatique s’impactent mutuellement. Pour rappel, lundi 22 juillet a été la journée la plus chaude jamais enregistrée dans le monde depuis le début des relevés en 1940.

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