À Londres, ces hommes luttent pour un meilleur congé paternité en accrochant des porte-bébés sur les statues
CONGÉ PATERNITÉ - Si en vous promenant à Londres, vous tombez sur une statue de Thierry Henry affublée d’un porte-bébé avec une poupée à l’intérieur, c’est normal : il s’agit d’une campagne du collectif britannique « The dad shift ». Leur objectif ? Attirer l’attention sur les jeunes pères, et militer pour un meilleur congé paternité au Royaume-Uni.
Emmanuel Macron a annoncé un « congé de naissance », voici tout ce que l’on sait sur ce dispositif
Selon eux, le congé paternité outre-Manche est à l’heure actuelle « le pire d’Europe » : deux semaines d’absence, payées 185 pounds par semaine, soit à peine 220 euros et moins de la moitié du salaire minimum.
Des statues d’hommes célèbres avec des bébés en écharpe
Partout à travers le centre de Londres, les membres du collectif ont donc attaché des faux bébés en écharpe à des statues en bronze d’hommes : Thierry Henry à genoux devant un stade de foot, Gene Kelly accroché à un lampadaire, parapluie à la main, Isambard Kingdom Brunel assis à la gare Paddington… Une manière de montrer l’importance des liens entre pères et enfants.
« Il y a un tel déséquilibre (...) les femmes sont souvent interrogées sur leurs vies de femmes, de mères et de filles, tandis que les hommes célèbres sont rarement invités à partager cette facette d’eux-mêmes », ont rappelé les cofondateurs de The Dad Shift, George Gabriel et Alex Lloyd Hunter, interrogés par The Guardian, avant d’affirmer que leur campagne avait suscité de l’intérêt positif chez les passants.
Car comme le souligne le média britannique, une étude récente a montré qu’au Royaume-Uni, un père sur trois ne prend pas son congé paternité après la naissance d’un enfant, et parmi les familles qui le prennent, une sur deux constate des problèmes financiers après coup. En cause, des indemnités trop basses pour permettre à tous d’en profiter.
Les militants à l’origine de cette campagne ont accompagné leur action d’une lettre ouverte au Premier ministre Keir Starmer pour l’appeler à agir sur ce problème. « Un congé parental digne de ce nom pour les pères et les co-parents est bon pour les mères, bon pour les bébés, bon pour les pères et bon pour la société aussi », écrivent-ils avant de demander un « congé parental que les gens puissent se permettre financièrement de prendre, qui soutiendrait l’égalité entre les parents ».
À voir également sur Le HuffPost :