À l'aube de la vaccination obligatoire des soignants, les derniers réfractaires manifestent

COVID-19 - “On est pas des délinquants!” À l’appel de la CGT, ce mardi 14 septembre, des dizaines de soignants se sont rassemblés devant le ministère de la Santé à Paris, la veille de l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les personnels des hôpitaux et des maisons de retraite. D’autres rassemblements ont eu lieu devant les Agences régionales de Santé (ARS) ailleurs en France.

À partir de mercredi, les professionnels devront fournir la preuve qu’ils ont entamé un schéma vaccinal pour exercer leur profession dans les établissements de santé. Sinon, ils pourront être suspendus sans rémunération. Comme le pass sanitaire, la mesure avait été validée début août par le Conseil constitutionnel, au grand dam de certains syndicats, comme la CGT.

“On ne peut pas montrer (les soignants) du doigt aujourd’hui après les avoir applaudis toute l’année dernière”, expliquait le secrétaire général Philippe Martinez au début de l’été, justifiant son opposition à la vaccination obligatoire des soignants par deux principes: le volontariat et le secret médical.

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, les derniers réfractaires semblaient résignés, à la veille d’une possible suspension. Très minoritaires, les soignants n’ayant reçu aucune dose de vaccin représentent à peine 10% du personnel dans les hôpitaux de santé et les Ehpad, selon Santé publique France.

Je ne me suis jamais arrêtée pendant le Covid et là on nous suspend ? Est-ce qu'on mérite cela ?Pascale, infirmière

Même si le vaccin a largement prouvé son efficacité, diminuant de 11 fois les chances de se retrouver en soins critiques, certains soignants rencontrés continuent de rejeter la faute sur le gouvernement, qui serait coupable d’un manque de pédagogie et d’un dialogue social rompu depuis longtemps en raison de mauvaises conditions de travail dans les hôpitaux.

“Il y a tellement un ras-le-bol (au sein de la profession) que le gouvernement a réussi à ce que le progrès de la vaccination soit rejeté”, analyse amèrement Aurélie, une autre infirmière quant à elle vaccinée. “S’ils veulent que les gens se vaccinent, ils n’ont qu’à créer des embauches et faire de vraies augmentations”, ajoute-elle à notre micro.

D’autres professions concernées par l’obligation vaccinale ont décidé de se mobiliser à un autre niveau. Après un premier rejet fin août, des centaines de pompiers hostiles à l’obligation vaccinale contre la Covid-19 ont déposé un nouveau recours devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), a annoncé le syndicat SUD SDIS à l’origine de la procédure, vendredi 10 septembre.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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