À l’ONU, le président argentin, Javier Milei, “tourne le dos au monde”
Mardi 24 septembre, le président argentin, Javier Milei, “s’est donné en spectacle” lors de son premier discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, rapporte Página 12. “Il tourne le dos au monde”, titre le quotidien de gauche argentin, critique féroce de la politique menée par Javier Milei depuis son arrivée au pouvoir à Buenos Aires.
Le journal livre les grands traits d’un discours avec lequel Milei, qui s’est exprimé “comme s’il était reconnu comme l’un des grands dirigeants de la planète”, souhaitait “alerter le monde” sur le “virage tragique pris par l’Organisation des nations unies (ONU)”.
Le président argentin a qualifié l’organisation de “socialiste” et annoncé que l’Argentine allait abandonner sa position de neutralité dans les conflits internationaux et qu’elle serait “à la pointe de la défense de la liberté”, rapporte le quotidien. Le dirigeant anarcho-capitaliste est également revenu sur les mesures prises lors de la crise sanitaire de 2020, dénonçant une ONU ayant promu des confinements synonymes de “violation systématique des libertés” et qui devraient être “considérées comme un crime contre l’humanité”.
Milei a ainsi rappelé son alignement avec Israël dans le conflit israélo-palestinien et confirmé que l’Argentine n’adhérerait pas au “Pacte pour l’avenir” adopté dimanche 22 septembre par 193 États membres pour dessiner “un avenir meilleur” pour l’humanité, éprouvée par les guerres, la pauvreté et le réchauffement climatique.
“Aux côtés de la Russie et de la Corée du Nord”
Ce refus place l’Argentine “aux côtés de pays comme la Russie, le Venezuela, le Nicaragua et la Corée du Nord, qui ont eux aussi rejeté ce pacte”, commente avec ironie Página 12, qui déplore une “rupture” dans la politique étrangère du pays.
Une observation partagée par La Nación. Le quotidien conservateur évoque un Milei “seul face au monde” et “paradoxal”, qui a choisi de s’aligner sur des régimes qu’il a pourtant répudiés “en s’alignant explicitement avec les États-Unis, l’Ukraine, Israël et les démocraties occidentales”. Pour La Nación, Milei a par son discours “rompu avec les positions historiques de l’Argentine”. Et ce alors même qu’elles avaient été soutenues par ses prédécesseurs – Alberto Fernández, Mauricio Macri et Cristina Kirchner –, malgré leurs différences idéologiques.
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