À l’Assemblée nationale, le Rassemblement national compte bien récupérer une vice-présidence

Le RN espère récupérer un siège de vice-président de l’Assemblée, ici Sébastien Chenu et Marine Le Pen.
EMMANUEL DUNAND / AFP Le RN espère récupérer un siège de vice-président de l’Assemblée, ici Sébastien Chenu et Marine Le Pen.

POLITIQUE - C’est l’histoire d’une revanche. En juillet, le Rassemblement national (RN) avait été évincé de tout poste à responsabilité au sein de l’Assemblée nationale. Exit notamment les deux vice-présidences détenues depuis deux ans. Soucieux de prolonger le front républicain qui avait prévalu dans les urnes quelques jours plus tôt, le Nouveau Front populaire (NFP) et les troupes macronistes avaient fait barrage aux députés d’extrême droite.

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L’affaire semblait close. Sauf qu’avec la nomination de la députée LR Annie Genevard au ministère de l’Agriculture, son fauteuil de vice-présidente se libère mécaniquement. Et toute la question est de savoir à qui reviendra ce poste vacant. La première piste, la plus logique, est que le groupe présidé par Laurent Wauquiez le récupère ; les députées Virginie Duby-Muller et Frédérique Meunier ont fait part de leur intérêt. Mais les choses ne sont pas si simples et le RN espère, avec cette nouvelle élection, prendre sa revanche.

« Sébastien Chenu a été un très, très bon vice-président [entre 2022 et 2024, NDLR]. Si le bloc central veut faire un geste pour honorer la démocratie, nous sommes preneurs », a exposé le député RN Philippe Balard sur TF1 ce jeudi 26 septembre.

L’argument revient beaucoup : empêcher les députés RN d’accéder à des postes à responsabilités serait une manière de ne pas respecter les électeurs qui ont voté pour ce parti, et ce faisant de ne pas respecter la démocratie.

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De fait, le RN pourrait compter sur l’appui d’autres groupes issus de la droite ou de l’ex-majorité pour faire élire l’un des siens au Perchoir, en suppléance de Yaël Braun-Pivet. « C’est regrettable d’avoir un parti qui est le premier groupe au sein de l’hémicycle, représente 11 millions d’électeurs, et qui n’est pas représenté au Bureau », a ainsi déclaré le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli le 24 septembre sur LCP. Même position pour le député LR Philippe Juvin : « Je pense que c’est une erreur que le RN ne soit pas présent dans les instances de l’Assemblée nationale », a-t-il exprimé sur la même chaîne. Se déclarant « choqué » par la situation, l’urgentiste a expliqué vouloir « corriger cette erreur ». « Ce poste doit revenir au RN. Nos concitoyens ont été choqués que le parti de Marine Le Pen soit évincé », juge aussi la députée LR Émilie Bonnivard dans Le Figaro.

Du côté du NFP, arrivé en tête aux élections législatives, la position reste inchangée. « Il faut continuer à maintenir le barrage républicain », a martelé le député Génération·s Benjamin Lucas sur LCP. Selon lui, « il faut maintenir cette dignité démocratique et républicaine des Français ici à l’Assemblée nationale ». Le NFP présentera bien un candidat pour remplacer Annie Genevard.

Pour autant, le barrage républicain fonctionnera-t-il une deuxième fois ? Rien n’est moins sûr. D’autant qu’il y a deux mois, Emmanuel Macron et Yaël Braun-Pivet avaient dénoncé cette position, le premier estimant que ce n’est « pas une bonne chose » que le RN soit ainsi excommunié. Pire : la situation politique instable a (un peu) évolué depuis cet été. Le Premier ministre en place ne tient qu’au bon vouloir du RN. Le jour où le groupe de Marine Le Pen décide de voter la censure, alors Michel Barnier tombe. Il le sait, et multiplie les attentions et les excuses à l’égard de la leader d’extrême droite. Pour ne pas froisser une potentielle opposante gênante, aura-t-il intérêt à inciter ses troupes à faire élire un vice-président RN ? Réponse dans les prochains jours.

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