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À l’Assemblée, la lutte contre l’antisémitisme chapeautée par le RN ? L’idée en effraie beaucoup

À l’Assemblée, la lutte contre l’antisémitisme bientôt chapeautée par le RN ? (photo d’illustration de Marine Le Pen prise le 31 octobre 2022)
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP À l’Assemblée, la lutte contre l’antisémitisme bientôt chapeautée par le RN ? (photo d’illustration de Marine Le Pen prise le 31 octobre 2022)

POLITIQUE - Inquiétude maximale. Plusieurs voix s’élèvent pour critiquer la potentielle future nomination d’un député du Rassemblement national à la tête du groupe d’étude de la chambre basse dédié à la lutte contre l’antisémitisme.

Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Yonathan Arfi, s’est fendu d’un tweet ce mercredi 9 novembre dans l’après-midi pour dire que « jamais le Crif et les institutions juives ne participeront à cette mascarade »… Si cela devait arriver.

Car en réalité, ce n’est pas encore fait. Si l’extrême droite a effectivement demandé la présidence de ce groupe, la procédure n’en est qu’à son début, comme nous l’explique l’entourage de la présidente de l’Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet.

« Le process est à la consultation et aux propositions des groupes. C’est une proposition du Rassemblement national », indique-t-on au HuffPost, « par contre, rien n’a été décidé. » Et ce n’est pas pour demain. « Le bureau se réunira sur le sujet en décembre seulement », précise encore l’entourage de la cheffe au Palais Bourbon.

Front commun contre le RN

Dans ce contexte, nombreux sont les élus et personnalités en pointe contre l’antisémitisme à déjà mettre la pression. Si certains ont pu croire que la chose était entendue, notamment après la publication d’un tweet affirmatif d’un journaliste de l’hebdomadaire ultraconservateur Valeurs Actuelles, d’autres appellent les députés à faire bloc pour refuser cette nomination.

Parce qu’elle est « inconcevable », Boris Vallaud annonce que son groupe socialiste « s’oppose fermement » à cette hypothèse et « demande aux autres groupes républicains à l’Assemblée nationale de faire de même. »

Les réactions sont similaires chez les écologistes ou à la France insoumise. « Jamais le RN ne doit obtenir la présidence du groupe sur l’antisémitisme », prévient ainsi l’insoumis Thomas Portes, en évoquant le Rassemblement national, jadis Front national, comme un parti « dont les statuts ont été déposés par un SS, dont le dirigeant parlait des chambres à gaz comme un détail de l’histoire, dont un député tenait une librairie spécialisée dans les ouvrages antisémites. »

Que ces élus se rassurent : la majorité semble sur la même longueur d’onde. « Nous nous opposons à l’attribution du groupe sur l’antisémitisme au Rassemblement national, comme l’a dit Sylvain Maillard réunion intergroupes », écrit ainsi le député de Paris et porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée Benjamin Haddad. Pour lui, ce groupe doit « rester » aux mains de la majorité.

Preuve de la sensibilité de la question, Yaël Braun-Pivet a publié un communiqué en fin d’après-midi, soit quelques heures après la fuite de la (mauvaise) information, pour confirmer que rien n’est entériné pour l’instant.

« Aucune liste, aucune création, aucune attribution n’est actée avant décision du bureau de l’Assemblée », écrit-elle. Rendez-vous le 7 décembre, dans un mois, pour une réunion scrutée comme rarement.

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