À l’Assemblée un député RN défend un amendement LFI sur l’eau et le climat… sans s’en rendre compte

POLITIQUE - Mauvaise lecture. Le député du Rassemblement national Christian Girard, élu dans les Alpes-de-Haute-Provence, a bien amusé ses collègues, mercredi 30 octobre, en commission des Finances, quand il a défendu un amendement déposé par la France insoumise sans jamais s’en apercevoir.

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Les yeux rivés sur un texte, le parlementaire lepéniste a déroulé tout l’argumentaire insoumis sur le climat ou l’eau, « le défi numéro un de l’humanité ». Plus d’une minute pendant laquelle il a défendu « l’augmentation des crédits de l’Office français de la biodiversité », alors que son parti aimerait plutôt raboter ses missions, voire les supprimer. Ou le renforcement de la police de l’eau pour lutter notamment contre la pollution aux pesticides et au plastique dans les Outre-mer.

Un « soutien » du RN envers les Insoumis ?

Changement de pied radical du côté de l’extrême droite ? En réalité, Christian Girard voulait intervenir dans la discussion d’une série d’amendements, pour sans doute défendre sa position. Mais il a repris mot pour mot le texte d’une proposition des élus mélenchonistes examinée au même moment. Ce qui l’a d’ailleurs amené à prononcer à plusieurs reprises « les députés du groupe parlementaire LFI-NFP proposent », sans broncher.

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De quoi amuser (ou désabuser) les élus présents en commission. « Je voudrais juste clarifier, notre collègue vient de lire l’exposé des motifs de mon amendement, je l’en remercie mais c’est bien un amendement LFI, pardon », a notamment réagi la députée insoumise Claire Lejeune, provoquant quelques rires dans l’assistance, quand le président de la Commission des Finances Éric Coquerel a ironisé sur un éventuel « soutien » du parti d’extrême droite.

Une scène qui trouve un écho sur les réseaux sociaux, où plusieurs députés LFI relaient la séquence pour gloser sur la boulette de leur adversaire. « C’est quel niveau d’incompétence ça ? », feint par exemple de s’interroger le député de l’Essonne Antoine Léaument. Une flèche facile, et une petite « récréation », selon les mots d’Éric Coquerel.

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