À l’Élysée, le NFP a cru voir un revirement d’Emmanuel Macron sur La France insoumise

Les représentants du Nouveau Front populaire (NFP) photographiés vendredi 2 août à la sortie de leur rencontre avec Emanuel Macron à l’Élysée.
DIMITAR DILKOFF / AFP Les représentants du Nouveau Front populaire (NFP) photographiés vendredi 2 août à la sortie de leur rencontre avec Emanuel Macron à l’Élysée.

POLITIQUE - Coup de bluff de la gauche ? Énorme revirement du chef de l’État sur la France insoumise ? Simple malentendu ? Quoi qu’il en soit, une petite phrase lâchée par le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, après la réception du Nouveau Front populaire (NFP) ce vendredi 23 août à l’Élysée pourrait constituer un spectaculaire changement de pied et, surtout, changer la donne en Macronie.

Pour Matignon, pourquoi Emmanuel Macron pense pouvoir garder la main

Selon le député de Seine-et-Marne, Emmanuel Macron a « reconnu que l’ensemble des forces » politiques ayant « participé au front républicain » face au Rassemblement national au second tour des élections législatives « étaient parfaitement légitimes à gouverner ».

Une formulation qui inclut, de fait, la France insoumise et rendrait caduques les menaces de censure formulées dans le camp présidentiel en cas de présence de ministres mélenchonistes dans la prochaine équipe gouvernementale.

La fin d’une ligne rouge ?

« C’est aussi comme cela que je l’ai compris », souffle au HuffPost un participant à la réunion alors que, jusqu’ici, le président de la République semblait exclure la formation de gauche radicale — jugée « antiparlementariste » et hors de « l’arc républicain »— de l’équation. Loin d’être anecdotique, cette position (si elle se confirmait) pourrait rebattre les cartes en vue de Matignon, puisque le camp présidentiel a toujours fait de la présence de LFI une ligne rouge déclenchant automatiquement une motion de censure.

Il s’agissait alors pour la Macronie de tenter de fracturer l’unité du NFP, en obligeant la gauche dite « de gouvernement » ou « républicaine » à se séparer du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon. Or, si le chef de l’État en personne accepte des ministres estampillés LFI, cela revient à admettre la légitimité du Nouveau Front populaire à prendre l’initiative gouvernementale. Sauf si, comme évoqué plus haut, la sortie d’Olivier Faure vise à mettre (à dessein) la pression sur Emmanuel Macron.

Car, selon nos informations, le locataire de l’Élysée s’est bien inquiété de la présence, ou non, de ministres mélenchonistes. « Il a demandé à Lucie Castets si LFI serait partie intégrante du nouveau gouvernement et ce qu’elle pensait de la proposition de recours à l’article 68. Elle a très bien défendu l’unité du NFP en répondant que sur la destitution, les insoumis étaient dans leur rôle de parlementaires », explique au HuffPost un député LFI.

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