À l’école, Anne Genetet veut un programme d’éducation à la sexualité « important » et est favorable à une refonte

Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle va bénéficier d’un coup de neuf, a annoncé Anne Genetet.
DIMITAR DILKOFF / AFP Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle va bénéficier d’un coup de neuf, a annoncé Anne Genetet.

ÉDUCATION - Insuffisamment enseigné dans les écoles, les collèges et les lycées selon plusieurs associations, le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle va bénéficier d’un coup de neuf. C’est ce qu’a annoncé mardi 22 octobre la ministre de l’Éducation Anne Genetet.

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Auditionnée par la commission de la Culture et de l’Éducation au Sénat, celle qui a succédé à Nicole Belloubet au ministère de la rue de Grenelle a assuré qu’elle défendrait le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. « J’ai pris le temps qu’il fallait pour relire avec beaucoup d’attention le programme qui a été écrit », a indiqué la ministre, avant de préciser qu’il était « très complet ».

Un programme appliqué au plus tard à la rentrée 2025

« C’est un programme que je défendrai, que je crois important », a ajouté Anne Genetet, citant notamment « l’accompagnement de nos élèves à la compréhension des émotions », prévu dans ce programme, « indispensable » selon elle.

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La ministre de l’Éducation nationale a précisé que ce nouveau programme sera présenté au CSE (Conseil supérieur de l’éducation), une instance consultative, au cours du mois de décembre. « Je demande qu’il soit publié le plus tôt possible pour que là aussi, les enseignants aient le temps de s’en saisir, pour être prêts à l’utiliser le plus tôt possible », a ajouté Anne Genetet, qui précise que s’il leur est possible de mettre en œuvre le programme dès cette année, ce dernier sera appliqué « en tout cas au plus tard à la rentrée 2025 ». « J’espère que nos enseignants seront d’ailleurs - j’y veillerai - formés à l’utilisation de ce programme », a-t-elle encore dit.

Un enseignement sujet à de la désinformation

Depuis 2001, la loi rend obligatoire l’éducation à la sexualité, à raison d’au moins trois séances annuelles dans les écoles, collèges et lycées, mais cette obligation est peu respectée dans les faits. En 2023, trois associations, SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial, avaient même annoncé déposer plainte contre l’État, pour le mettre « devant ses responsabilités », et « demander l’application pleine et entière de la loi de 2001 ».

Depuis, un projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle pour l’école, le collège et le lycée a été publié en mars par le Conseil supérieur des programmes, placé auprès du ministre de l’Éducation, avec pour objectif initial une mise en place à la rentrée 2024. Mais les textes définitifs n’ont pas encore été présentés.

La nouvelle secrétaire d’État chargée de l’Égalité femmes-hommes Salima Saa avait estimé en septembre qu’il était « temps » que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle soit « effective ».

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De leur côté, les syndicats d’enseignants se sont inquiétés en cette rentrée 2024 de tracts diffusés devant des établissements scolaires visant à stigmatiser cet enseignement. L’an dernier, le vote d’un décret en Belgique pour généraliser dans les écoles l’éducation à la vie affective et sexuelle avait suscité en France une vague de désinformation sur ce sujet inflammable.

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