À l’“ère du SUV”, les rues allemandes sont devenues trop étroites

“On dirait le nom d’un programme minceur : ‘Objectif finesse’.” Ce slogan, adopté par Mercedes Benz pour vendre ses nouveaux camions-bennes, résume bien la tendance chez les constructeurs automobiles, estime Die Tageszeitung. À l’“ère du SUV”, les voitures deviennent de plus en plus massives et prennent de plus en plus d’espace dans les rues allemandes. “Fort de constat, Mercedes Benz a lancé sa gamme spéciale de camions poubelles de 2,40 mètres de large, soit 10 centimètres de moins que les modèles traditionnels”, pour faciliter les manœuvres des éboueurs dans les rues encombrées.

La campagne de publicité autour de ces nouveaux engins est révélatrice d’un problème bien plus large, analyse le journal de gauche berlinois. Ces dernières années, le nombre de véhicules roulant sur les routes allemandes n’a cessé d’augmenter. Il y avait 49,1 millions de voitures immatriculées outre-Rhin en début d’année, contre 43,9 millions dix ans plus tôt. Et, en moyenne, les voitures d’aujourd’hui sont plus larges de 22 centimètres que celles des années 1980, selon les données de l’association Allgemeiner Deutscher Automobil-Club. Au début de 2024, près d’un véhicule nouvellement immatriculé sur trois était un SUV.

Des camions poubelles miniatures

Les conséquences ne sont pas négligeables. “Que vous soyez automobiliste, cycliste ou piéton, vous y avez déjà été confrontés : dans de nombreux lieux, les rues sont devenues trop étroites.” Mais ce phénomène est particulièrement contraignant pour les professionnels. Les éboueurs, mais aussi les livreurs ou les ambulanciers, ont de plus en plus de difficultés à remplir leurs objectifs.

Les villes de Berlin, de Hanau ou encore de Norderstedt ont par exemple dû investir dans des camions poubelles au format réduit, afin de continuer le ramassage des ordures. Une solution plus ou moins efficace. Car ces véhicules ne sont pas en capacité de récupérer les mêmes quantités d’ordures que les camions traditionnels, ce qui pose des soucis d’organisation du travail.

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