À Kiribati, les visites diplomatiques, c’est fini (pour cette année)

Député sans étiquette. S’il y a un endroit au monde où l’appellation trouve sa quintessence, c’est bien à Kiribati. Dans l’archipel, la notion de parti politique est extrêmement fluide. Beaucoup de candidats se font élire sans annoncer aux électeurs la formation qu’ils rejoindront. Ce n’est qu’une fois élus et à l’issue de tractations avec leurs pairs qu’ils prendront une décision et la dévoileront.

Les deux tours des législatives se sont tenus les 14 et 19 août. Vingt-sept députés sortants, dont le président, Taneti Maamau, ont été réélus. Dix-sept nouveaux élus siégeront à leurs côtés au Maneaba ni Maungatabu (littéralement “Maison commune de la montagne sacrée”), qui comptera un “nombre record de cinq femmes”, détaille le site de la radio publique néo-zélandaise RNZ.

Tant que ces députés n’auront pas déclaré leur appartenance à un parti, “on ne sait quel bloc formera le gouvernement”, confirme The Diplomat. La séance inaugurale du nouveau Parlement est prévue pour le 13 septembre, indique RNZ dans un autre article. Les députés devront alors choisir en leur sein trois ou quatre candidats pour l’élection présidentielle, qui devrait se tenir en octobre, sans qu’aucune date ait été annoncée. Ce n’est qu’ensuite qu’un nouveau gouvernement sera formé.

Rivalité sino-américaine

“Tant qu’un gouvernement n’est pas formé et qu’un président n’est pas élu, il est impossible d’accueillir des délégations étrangères”, indique Turia Tekirua, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, citée par le Diplomat. Voilà pourquoi aucune visite ne sera organisée avant 2025 et que celles qui étaient prévues ont été annulées.

Cette décision, explique le Diplomat, viserait surtout à empêcher que les députés ne soient soumis à des pressions étrangères. “C’est une façon pour le gouvernement actuel de dire : ‘Nous voulons juste être entre nous sans ingérence étrangère’”, estime George Carter, spécialiste de Kiribati à l’Université nationale australienne, à Canberra, interrogé par le magazine.

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