À Jérusalem, ce ministre israélien provoque en priant sur l’esplanade des Mosquées

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, colon d’extrême droite, a conduit ce mardi 13 août une prière sur le site de l’esplanade des Mosquées. (Photo d’illustration)
HAZEM BADER / AFP Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, colon d’extrême droite, a conduit ce mardi 13 août une prière sur le site de l’esplanade des Mosquées. (Photo d’illustration)

INTERNATIONAL - Le statu-quo en vigueur depuis 1967 brisé. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, colon d’extrême droite habitué des provocations, a conduit ce mardi 13 août une prière sur le site hautement sensible de l’esplanade des Mosquées, située à Jérusalem-Est, lors d’une fête juive. L’Union européenne, l’ONU et les États-Unis ont dénoncé une « provocation » inutile ou inacceptable.

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Située dans le secteur de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, est bâtie sur les ruines du second temple juif, détruit en l’an 70 par les romains. Pour les juifs, c’est le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme.

Appel à « gagner la guerre » à Gaza

Le ministre Ben Gvir s’est filmé sur le site à l’occasion de Ticha Beav, commémoration juive de la destruction des deux Temples, appelant notamment à « battre » le Hamas plutôt qu’à négocier avec le mouvement islamiste palestinien.

Dans cette vidéo qu’il a lui-même postée en ligne, Ben Gvir se félicite de « grands progrès sur la gouvernance, la souveraineté et le nombre de juifs qui prient ».

Lors de son déplacement, Ben Gvir a aussi évoqué la guerre qui oppose Israël au Hamas depuis plus de dix mois dans la bande de Gaza, affirmant qu’il fallait « gagner cette guerre, pas aller à des discussions à Doha ou au Caire ».

Mardi matin, « environ 2 250 juifs ont prié, dansé et hissé le drapeau israélien » sur l’esplanade, a rapporté à l’AFP un responsable du Waqf, l’administration jordanienne des Biens religieux musulmans à Jérusalem, sous le couvert de l’anonymat.

En vertu d’un statu quo décrété après la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967, les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade des Mosquées, qui abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, à des heures précises, sans y prier, une règle de moins en moins suivie par certains juifs nationalistes.

Benjamin Netanyahu dénonce une « violation du statu-quo »

« Il n’y a aucune politique privée d’aucun ministre sur le mont du Temple – ni du ministre de la Sécurité nationale ni d’aucun autre ministre », a réagi le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. « L’événement de ce matin sur le mont du Temple est une exception au statu quo ».

À Amman, le ministère des Affaires étrangères jordanien a condamné « la prise d’assaut » de la mosquée Al-Aqsa par le ministre d’extrême droite et des députés israéliens « sous la protection de la police d’occupation israélienne ». Il a en outre dénoncé « des mesures israéliennes unilatérales et les violations continues du statu quo historique et juridique à Jérusalem et ses lieux saints ».

Le responsable du Waqf a indiqué à l’AFP que « la police israélienne n’avait laissé entrer que quelques fidèles musulmans, imposant des restrictions à l’entrée à al-Aqsa » mardi. Ben Gvir « supervise la judaïsation » du lieu saint hautement sensible « et contribue à changer la situation à Al-Aqsa (...) au lieu de respecter les traités internationaux sur le statu quo avec la Jordanie », a-t-il accusé.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé une « escalade » et des « provocations », évoquant des « incursions illégales (...) pour préparer l’imposition d’un contrôle israélien total et une judaïsation » des lieux « en violation du droit international ».

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