À Hong Kong, une universitaire canadienne privée de visa
Depuis le 27 octobre dernier, Rowena He n’est plus professeure agrégée d’histoire à l’Université chinoise de Hong Kong (CUHK). Elle a été “licenciée avec effet immédiat” parce que les services de l’immigration hongkongais ont refusé de renouveler son visa, rapporte le Financial Times.
“L’emploi de résidents non permanents est conditionné à la possession d’un visa en cours de validité”, s’est justifiée l’université. Quant à elle, Rowena He, citoyenne canadienne et autrice d’un livre sur la répression brutale, en 1989, par l’armée chinoise des manifestations d’étudiants en faveur de la démocratie sur la place Tian’anmen, considère que cette décision est le symbole de “la détérioration de la liberté intellectuelle à Hong Kong”.
“Des gens m’avaient prévenu dès le début que je ne devais pas travailler sur Tian’anmen, que j’allais sans doute le payer cher. Le prix, aujourd’hui, c’est la fin de ma vie universitaire à Hong Kong”, ajoute Rowena He. La répression des manifestations de Tian’anmen est “l’un des sujets politiques les plus sensibles en Chine, les autorités cherchant à étouffer toute discussion à ce sujet sur le continent et, de plus en plus, à Hong Kong”, souligne le Financial Times.
“Pas vraiment une surprise”
En février dernier, le Wen Wei Po, un journal subventionné par Pékin, avait publié une tribune accusant l’universitaire canadienne d’avoir “calomnié” le gouvernement chinois. Trois mois plus tard, son livre intitulé Tian’anmen Exiles: Voices of the Struggle for Democracy in China (“Exilés de Tian’anmen : les voix de la lutte pour la démocratie en Chine”) avait été retiré des bibliothèques publiques de Hong Kong.
“Étant donné la détermination du gouvernement central [de Pékin] et de Hong Kong à effacer le souvenir de la [répression] de Tian’anmen, cette décision n’est pas vraiment une surprise”, confirme John Burns, professeur honoraire au département de politique et d’administration publique de l’Université de Hong Kong dans le South China Morning Post. En février 2022 déjà, Ryan Thoreson, un universitaire américain qui travaillait à la fois pour l’ONG Human Rights Watch et pour l’université de Hong Kong s’était vu refuser un visa.
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