À Gaza, un millier d’enfants et femmes malades ou blessés vont être évacués vers l’Union européenne
INTERNATIONAL - Maintenir le dialogue pour permettre de telles actions. C’est le message qu’a souhaité faire passer ce lundi 21 octobre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au moment d’annoncer que près d’un millier de femmes et d’enfants blessés ou malades vont être évacués de Gaza prochainement.
Le directeur Europe de l’OMS, Hans Kluge, indique qu’Israël s’est montré favorable à quelque « 1 000 évacuations médicales supplémentaires vers l’Union européenne au cours des mois à venir ». Avant d’assurer que les évacuations seraient facilitées par son bureau, en collaboration avec les pays concernés et l’Union européenne.
Après plus d’un an de guerre dans la bande de Gaza, près de 600 évacuations médicales avaient déjà été permises vers sept pays européens. « Cela ne serait jamais arrivé si nous n’avions pas maintenu le dialogue », a-t-il insisté ce lundi, estimant que le constat est le même pour la guerre en Ukraine.
Dans l’enclave palestinienne, l’OMS milite aussi auprès des autorités israéliennes pour achever en toute sécurité la deuxième vague de vaccination contre la polio. Mercredi dernier, l’agence onusienne avait d’ailleurs lancé un nouvel appel à Tel-Aviv pour pouvoir achever cette campagne, qui doit idéalement concerner 590 000 enfants de moins de 10 ans sur l’ensemble de ce territoire.
Des efforts (très) limités
Malgré ces efforts ponctuels de l’État hébreu pour ne pas entraver l’aide humanitaire à Gaza, de nombreux travailleurs humanitaires intervenant dans la bande de Gaza restent sceptiques. D’autant que les récentes annonces des autorités israéliennes promettant de faciliter l’acheminement d’aide humanitaire dans le territoire palestinien n’ont pas vraiment montré de résultats encourageants.
Access for vital medical supplies to northern #Gaza must be allowed.
Latest on the #health situation in north Gaza:
🔹No @UNRWA medical points are operational there
🔹UNRWA medical teams are ready - but urgently need medical supplies to provide care
🔹Patients in ICU have died…— UNRWA (@UNRWA) October 21, 2024
Dans ce tweet, l’Unrwa demande par exemple que « l’accès des fournitures médicales vitales au nord de Gaza » soit autorisé. « Il n’y a pas de changement majeur, ce qui est entré (ces derniers jours), c’est très, très peu, et dans tous les cas, insuffisant par rapport aux besoins », déplore auprès de l’AFP Juliette Touma, porte-parole de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
En cause ? Des contrôles de sécurité très lourds lors de l’arrivée des camions humanitaires aux points de passage vers Gaza ou des trajets dangereux combinés à un dialogue compliqué voire inexistant avec le Cogat (organisme du ministère israélien de la Défense chargée de gérer les affaires civiles dans les territoires palestiniens). Sur place, on dénonce aussi les pénuries de carburants, le mauvais état des routes et les combats dans des zones parfois très denses.
Par ailleurs, plusieurs acteurs humanitaires assurent à l’AFP sous couvert d’anonymat que, récemment, jusqu’à la moitié des marchandises étaient pillées. En particulier les biens de première nécessité. Face à complexité des opérations au sol, certains pays poursuivent leurs largages aériens (encore 81 colis samedi, selon le Cogat), et un couloir maritime a même été brièvement ouvert, mais aucune de ces solutions ne semble durable.
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