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À Gaza, un cimetière de soldats britanniques entretenu par des générations de jardiniers

À Gaza, s’étend “un espace vert inhabituel” dont “les lignes soigneusement enrégimentées de pierres tombales blanches, d’herbe taillée et de bordures fleuries évoquent les vastes cimetières de guerre du nord de la France et de la Belgique”.

Il s’agit du Gaza War Cemetary, écrit Yolande Knell, correspondante au Moyen-Orient du média public britannique BBC, l’un des deux cimetières de soldats tués durant la Première et la Seconde Guerres mondiales, géré par la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth (CWGC) dans l’enclave palestinienne.

Dans ce cimetière reposent 3 691 soldats, dont 3 082 Britanniques, 263 Australiens et 184 Ottomans. La grande majorité de ces soldats sont morts durant la Première Guerre mondiale. En effet, rappelle la BBC, Gaza a été le théâtre en 1917 de trois batailles qui ont opposé la Force expéditionnaire égyptienne, pour le compte de l’Empire britannique, aux troupes de l’Empire ottoman.

Jardinier de père en fils depuis un siècle

Ce cimetière a une vraie particularité : les membres de la petite équipe qui s’en occupent “viennent de familles où ce métier s’est transmis de génération en génération”. Ibrahim Jaradah en est actuellement le jardinier en chef.

“Je me sens comme le fils de ce cimetière.”

Âgé de 32 ans, il est né dans la maison attenante au cimetière. Enfant, il aidait son père, Essam, dans les tâches de bureau, à planter des graines et à fabriquer du compost.

Il y a cent ans, l’arrière-grand-père d’Ibrahim Jaradah, Rabie, a commencé à travailler au sein de ce qui deviendra le CWGC à Beer-Sheva. Après la création de l’État d’Israël, en 1948, sa famille a fui à Gaza, où on lui a demandé de s’occuper des cimetières de l’enclave. Rabie a ensuite donné le relais à son fils, Ibrahim, dont le fils, Essam, a commencé à aider son père alors qu’il n’était qu’un écolier.

Le travail d’Ibrahim n’est pas de tout repos. Depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2017, le cimetière a été touché trois fois par des tirs de missiles, dont une ayant endommagé 300 pierres tombales, qui ont dû être remplacées. Et ce sans compter les coupures de courant quotidiennes, les pénuries d’eau et les restrictions à l’importation “rendant difficile le remplacement des machines et, parfois, l’approvisionnement en carburant pour les tondeuses à gazon”.

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