À la COP16 de Cali, des officiels logés dans un « love motel » avec miroir et pole dance, faute de place

L’une des chambres au Motel Deseos de Cali, avec miroir au plafond, barre de pole dance et chaise conçue pour certaines positions sexuelles.
JOAQUIN SARMIENTO / AFP L’une des chambres au Motel Deseos de Cali, avec miroir au plafond, barre de pole dance et chaise conçue pour certaines positions sexuelles.

INTERNATIONAL - Le réchauffement climatique dès la chambre d’hôtel. En Colombie, l’organisation de la COP16 biodiversité à Cali a engendré un accueil un peu particulier pour certains délégués et négociateurs envoyés sur place, comme le révèle un article du Guardian ce mardi 29 octobre.

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En cause ? Des hôtels pleins à craquer, qui ont contraint le conseil municipal à mettre à disposition de certains officiels des chambres d’hôtel peu orthodoxes. En effet, ce sont des « love motels » qui ont été appelés en renfort, un type d’hébergement proposant des chambres à l’heure pour profiter d’un moment d’intimité, parfois accessoirisé.

La ville colombienne attendait entre 12 000 et 15 000 participants à la COP16. Mais le nombre d’inscrit a atteint le cap des 23 000 personnes.

« Je n’ai jamais vu ça dans un hôtel »

Le journal britannique a pu suivre Robert Baluku, délégué ougandais, qui profite comme une douzaine de participants au sommet de l’une de ses chambres au Motel Deseos. Ici, pas de placard pour ranger ses vêtements − les clients habituels n’en ont clairement pas besoin − mais des barres de pole dance, des lits circulaires, des balançoires sexuelles, sans oublier les miroirs au plafond et les chaises spéciales « Kâma sutra ».

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Un tableau peu ordinaire, qui n’a pas semblé choquer Robert Baluku outre mesure, presque amusé à l’idée de se voir en s’endormant. Il faut dire que la gérante de ce motel, prévenue en amont, a pris ses précautions en épurant les chambres d’une partie du mobilier sexuel, à l’instar des balançoires. Les chambres ont à l’inverse gagné quelques cintres pour pallier le manque de rangement.

« Je ne suis pas sûr d’avoir une idée précise de ce que devrait être un motel, mais j’ai vu des caractéristiques uniques… comme le miroir au plafond. Je n’ai jamais vu ça dans un hôtel », glisse au passage Aggrey Rwetsiba, un autre délégué ougandais.

Dans sa chambre, le représentant ougandais Aggrey Rwetsiba fait comme il peut pour ranger ses affaires dans cette chambre sans rangements.
JOAQUIN SARMIENTO / AFP Dans sa chambre, le représentant ougandais Aggrey Rwetsiba fait comme il peut pour ranger ses affaires dans cette chambre sans rangements.

Face à cette situation exceptionnelle, la gérante du « love motel » a également mis en place un service de petit-déjeuner. Une pratique inhabituelle dans cet hôtel où la nourriture et les boissons sont habituellement livrées dans des casiers pour préserver l’intimité des clients.

Mieux qu’un hôtel classique

Désormais, ce sont des délégués d’Ouganda, du Népal, d’Équateur et du Brésil qui occupent une partie des lieux, contre un tarif fixé à 35 dollars la nuit, contre 23 dollars pour quatre heures habituellement. Les chambres mises à disposition des participants de la COP16 sont d’ailleurs toutes placées dans le même couloir pour éviter d’éventuels dérangements causés le voisinage.

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Et si certains détails ont eu le don de surprendre les clients, comme des prises électriques pas forcément pratiques à utiliser, ou l’absence de rangement qui oblige les délégués à avoir recours au système D (des cintres accrochés aux parois de la douche pour pendre les costumes par exemple), ces clients exceptionnels ne semblent pas particulièrement traumatisés par l’expérience.

« Nous nous amusons bien ici, c’est un bel hôtel », estime Robert Baluku, dont les collègues soulignent le gain de confort en comparaison de certains hôtels traditionnels où ils ont l’habitude de séjourner. « Il faut se préparer à ce genre d’éventualités. Le monde change tous les jours. Tout peut arriver », glisse-t-il avec philosophie. De son côté, Diana Echeverry, la gérante de l’hôtel, semble tellement ravie de l’expérience qu’elle assure qu’elle « recommencera », rassurée par la manne financière réalisée avec l’organisation de la COP16 dans la ville colombienne.

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