À cause de l'endométriose, Amy Schumer a dû se faire retirer l'utérus

L'actrice américaine a posté sur Instagram une vidéo juste après l'opération, qui est loin d'être anodine.

ENDOMÉTRIOSE - “Nous sommes au lendemain de l’opération pour mettre fin à mon endométriose”, dit Amy Schumer dans une vidéo postée dimanche 19 septembre sur Instagram. La comédienne est visiblement fatiguée, les mots ne viennent pas facilement. Elle sort à peine de l’opération. Elle ne rit pas, lorsque son compagnon, Chris Fischer, rote bruyamment, avant qu’elle n’entame son allocution.

“Mon utérus est en-dehors de moi, précise-t-elle. Le médecin a trouvé 30 ‘points’ d’endométriose qu’il a retirés. Il a aussi retiré mon appendice que l’endométriose avait attaqué. Il y avait beaucoup de sang à l’intérieur de l’utérus et j’ai, vous savez, des douleurs et puis j’ai comme des gaz. Je sens déjà que mon énergie...”

Amy Schumer n’a pas fini sa phrase, la vidéo s’est arrêtée avant.

Vulgariser le parcours des femmes atteintes d’endométriose

De la même manière qu’elle avait “tout montré” de sa grossesse et raconté sa maladie de Lyme, l’humoriste narre l’ablation de son utérus par le menu. Très engagée en faveur de la cause des femmes, Amy Schumer entend vulgariser ce type d’intervention.

L’endométriose est une maladie complexe, encore sous-diagnostiquée et sous étudiée, qui concernerait une femme sur dix. L’ablation de l’utérus apparaît comme la solution miracle pour certaines, à l’instar de l’actrice américaine Léna Dunham ou de la chroniqueuse française Énora Malagré qui racontait en 2017 pourquoi elle avait choisi de se faire retirer l’utérus.

Des opérations qui ne réussissent pas toujours

Si pour certaines, l’ablation de l’utérus est vécue comme une délivrance, pour autant, elle n’est pas sans conséquence. Tout d’abord, elle ne garantit pas la disparition des douleurs, comme en a témoigné Noémie sur Europe 1: “trois mois après l’opération, les douleurs ont repris”. Le médecin radiologue Erick Petit le précise: “La douleur s’autonomise au bout d’un certain temps. Vous pouvez enlever l’utérus, voire les ovaires, les femmes auront quand même mal après, et parfois plus encore. Les mécanismes de la douleur sont en partie neurologiques, c’est très important et très complexe.

”Dans la même veine, deux associations, EndoFrance et Ensemble contre l’endométriose, interrogées par Santé magazine, alertent sur le sujet: selon elles, il ne s’agit pas d’une solution miracle car les lésions d’endométriose secrètent leurs propres œstrogènes. “Si une lésion est laissée en place (ce qui est possible dans la mesure où on note fréquemment la présence de lésions non visibles par le chirurgien), elle peut provoquer une récidive”, précise EndoFrance. Un second avis médical est le bienvenu avant toute prise de décision.

Des conséquences notables

En effet, les conséquences de l’ablation n’ont rien d’anodin. Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe trois types d’ablations: subtotale (le corps de l’utérus est enlevé), totale (le corps et le col de l’utérus sont ôtés) et radicale (le corps et le col de l’utérus, ainsi que les ovaires et les trompes de Fallope sont enlevés).

Or, l’hystérectomie avec suppression des trompes et ovaires a pour conséquence une ménopause irréversible, dont les conséquences sont les mêmes que pour la ménopause naturelle (stérilité, bouffées de chaleur, variation de poids, irritabilité...).

Sans compter les risques sur le long terme comme l’ostéoporose, une baisse de la libido ou un prolapsus, qui est une descente d’organes. Par ailleurs, l’ablation de l’utérus est associée à une augmentation du risque cardio-vasculaire.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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