À BFMTV, des « soupçons d’ingérence » conduisent à l’ouverture d’une enquête interne

A picture taken on April 3, 2015 shows a camera bearing the French television channel
KENZO TRIBOUILLARD / AFP A picture taken on April 3, 2015 shows a camera bearing the French television channel "BFMTV" logo in Paris. AFP PHOTO KENZO TRIBOUILLARD (Photo by KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

MÉDIAS - Des informations qui n’auraient pas dû être diffusées à l’antenne. Une enquête interne a été ouverte à BFMTV, première chaîne info de France, en raison de soupçons visant un présentateur, dont certains sujets pourraient avoir subi une influence extérieure, a appris ce jeudi 2 janvier l’AFP de sources concordantes, confirmant une information du site Politico.

Ce journaliste est désormais « dispensé d’activité », a indiqué à l’AFP la direction de BFMTV, sans préciser la raison de ces soupçons. Selon une source interne à BFMTV, qui confirme une information de Politico, ce journaliste est Rachid M’Barki, présentateur des journaux de la nuit.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes (SDJ) de BFMTV ce mercredi, comme vous pouvez le voir dans le tweet ci-dessous :

L’enquête vise des « infos diffusées dans ce journal de la nuit entre minuit et 4h30 du matin, qui seraient passées à l’antenne sans être validées par la chaîne habituelle, c’est-à-dire le rédacteur en chef », indique la source interne jointe par l’AFP. L’enquête doit déterminer « si ce contenu était sous une influence quelconque » et si des images diffusées à l’antenne « venaient de l’extérieur ».

« Je n’écarte rien ! »

Au centre des interrogations figure un sujet sur un forum économique entre le Maroc et l’Espagne organisé en juin. En lançant le sujet, selon un extrait encore visible sur les réseaux sociaux, Rachid M’Barki indique que ce forum a été « rendu possible par le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays depuis la reconnaissance par l’Espagne du Sahara marocain ».

Cette expression désigne le Sahara occidental, région contrôlée en grande partie par le Maroc mais revendiquée par le Front Polisario soutenu par l’Algérie. Cette question est source de tensions entre Rabat et Alger.

Interrogé par Politico, M’Barki admet avoir « utilisé des infos qui (lui) venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction ». « Elles étaient toutes réelles et vérifiées (...) Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi, sinon je ne l’aurais pas fait », poursuit-il.

« Nous ne pouvons tolérer aucun début de soupçon sur le travail de BFM et de ses 300 journalistes. Nous prendrons donc toutes les mesures juridiques, judiciaires, individuelles et d’organisation selon les conclusions de cette enquête », a pour sa part assuré la direction de BFMTV.

À voir également sur Le HuffPost :

Lire aussi