À Besançon, la restauration d'une statue de Victor Hugo critiquée
Victor Hugo, né à Besançon, se retrouve malgré lui dans la polémique. Dans la préfecture du Doubs, la restauration d'une statue à son effigie, opérée à l'occasion de ses vingt ans de présence sur l'esplanade des droits de l'homme, ne fait pas consensus, explique L'Est Républicain. Elle avait été sculptée à l'époque par l'artiste sénégalais Ousmane Sow, aujourd'hui décédé.
Pour cet anniversaire, la Ville a en effet décidé de refaire sa patine, confiant le projet à la fonderie de Coubertin, située en banlieue parisienne, qui avait déjà fondu la statue à son origine. Changement notable, Victor Hugo apparaît désormais avec un teint foncé.
Sur les réseaux sociaux, les critiques n'ont pas tardé à pleuvoir. Plusieurs de ces comptes se présentent comme proches du mouvement Reconquête dirigé par Éric Zemmour. Le député Gilbert Collard dénonce notamment "la folie woke des verts", en référence à la mairie EELV de Besançon, Anne Vignot.
"La statue de Victor Hugo par Ousmane Sow, qui était en cours de rénovation, a été vandalisée. La Ville de #Besançon a porté plainte contre cet acte intolérable", écrit ce lundi la mairie sur son compte Twitter. Sur les photos, de la peinture blanche dégouline du visage de la statue.
"Cela n'a jamais été l'intention d'Ousmane"
Contactée par le journal local, la veuve d'Ousmane Sow concède néanmoins une erreur de teinte. "Il y a cette espèce de collier blanc qui lui a été fait, qui était bien plus subtil dans l’œuvre originale... Et le visage original était de couleur chair. On dirait un Victor Hugo noir, ce qui n’a jamais été l’intention d'Ousmane", a déclaré Béatrice Soulé.
Faut-il pour autant crier au scandale? "L’idée était de retrouver l’esprit de la création, comme l’artiste la voulait, c’est-à-dire avec plus de couleurs. Nous sommes d’ailleurs très proches des couleurs de la statue dans son état de 2003", a défendu l’adjointe à la culture de la Ville, Aline Chassagne, auprès de nos confrères.
D'autres internautes ont, eux, choisi de se focaliser sur le travail d'une vie d'Ousmane Sow, décédé à Dakar en 2016.