À Besançon dans le Doubs, une affaire de viols commis par trois frères depuis les années 1970 relancée

Trois frères septuagénaires sont accusés de viols et agressions sexuelles sur mineurs.
SOPA Images / SOPA Images/LightRocket via Gett Trois frères septuagénaires sont accusés de viols et agressions sexuelles sur mineurs.

FAITS DIVERS - Une affaire sordide et « très singulière » relancée 50 ans après les premiers faits. Un appel à témoins a été lancé ce vendredi 17 novembre par le procureur de la République de Besançon Étienne Manteaux pour retrouver des victimes d’agressions sexuelles et de viols commis par trois frères depuis les années 1970.

Les trois hommes, aujourd’hui septuagénaires, sont poursuivis pour des abus sexuels sur des enfants que leurs femmes, assistantes maternelles et familles d’accueil, ont gardés chez elles pendant des années.

Comme l’expliquent l’Est Républicain et BFMTV, l’enquête a commencé en 2021 après les dénonciations d’une collégienne qui accusait le mari de son ancienne nounou d’agressions sexuelles. Déjà à l’époque, un appel a témoins avait été diffusé et neuf victimes avaient été retrouvées. Cet homme, le premier frère âgé aujourd’hui de 76 ans, a été condamné à cinq ans de prison ferme pour abus sexuels commis sur six femmes. Les autres faits étaient prescrits.

Faits prescrits

Au cours de cette enquête, les policiers ont entendu le neveu du premier frère, qui leur a révélé avoir été victime d’abus par son propre père dans les années 1980. Au total huit victimes de ce deuxième frère, comprenant de la famille et des enfants gardés par sa femme, ont été identifiées, précise France bleu.

En apprenant qu’il était visé par une enquête, l’homme de 78 ans a avoué et tenté de mettre fin à ses jours. La totalité des faits étant prescrits, il n’a toutefois pas été condamné. BFMTV ajoute que les enquêteurs avaient ici aussi tenté de retrouver tous ceux qui avaient été gardés par son épouse. Sans succès.

En février 2023, nouveau rebondissement quand le troisième frère va porter plainte pour dénonciation calomnieuse après avoir découvert le message d’une femme sur les réseaux sociaux l’accusant d’abus sexuels. « Placée en famille d’accueil de ses 18 mois jusqu’à ses 18 ans, la victime née en 1982 a déclaré avoir subi des violences sexuelles et même un viol à l’âge de 13 ans avec pénétration digitale », a expliqué le procureur.

Le procureur craint « qu’il y ait d’autres victimes »

Finalement, ajoute Étienne Manteaux, « le mis en cause a reconnu les agressions sexuelles (des faits prescrits) mais pas le viol avec pénétration, qui lui n’est pas prescrit », a-t-il ajouté. Âgé de 70 ans, l’homme aurait aussi reconnu avoir tenté d’avoir un rapport avec sa belle-sœur alors mineure. Il dit également lui-même avoir été victime de violences sexuelles par un prêtre dans son enfance, selon France bleu. Il a été mis en examen mardi 14 novembre.

Au vu de cette enquête hors-norme, le procureur Étienne Manteaux craint « qu’il ait d’autres victimes ». Il a aussi rendu hommage à « la pugnacité » d’un enquêteur de la brigade de gendarmerie de Besançon-Tarragnoz, qui « a voulu aller au bout des choses » et a permis de révéler les différentes ramifications de cette affaire.

Et il insiste : « Cette libération de la parole est très douloureuse, mais elle est puissamment libératrice quand on est entendu. C’est également important pour la manifestation de la vérité. »

À voir également sur Le HuffPost :

Joël Guerriau, sénateur Les Indépendants, en garde à vue, ce que l’on sait des accusations le visant

La Ciivise rend son rapport final, et voici trois mesures essentielles qu’elle propose