À Belgrade, l’Europride rassemble des milliers de personnes malgré l’interdiction

LGBT activists pose for a selfie during a pride march, in Belgrade, on September 17, 2022. - The situation was tense on September 17, 2022, in Belgrade where representatives of the LGBTQ community vowed to march despite a ban on a Europride march by the authorities, raising fears of potential unrest. (Photo by Andrej ISAKOVIC / AFP)
ANDREJ ISAKOVIC / AFP LGBT activists pose for a selfie during a pride march, in Belgrade, on September 17, 2022. - The situation was tense on September 17, 2022, in Belgrade where representatives of the LGBTQ community vowed to march despite a ban on a Europride march by the authorities, raising fears of potential unrest. (Photo by Andrej ISAKOVIC / AFP)

ANDREJ ISAKOVIC / AFP

L’Europride s’est tenue en Serbie, un pays où le mariage entre les personnes du même sexe n’est pas toujours autorisé, ce samedi 17 septembre.

SERBIE - Une belle fierté. À Belgrade, ils étaient des milliers à arborer les couleurs LGBTIQ + sur leur drapeau et parapluie ce samedi 17 septembre. L’Europride de Serbie s’est tenue, après une annonce de dernière minute de la Première ministre du pays, Ana Brnabić, malgré une interdiction antérieure des autorités.

Le défilé, censé être le point d’orgue de cet événement paneuropéen qui a lieu chaque année dans une ville différente, s’est déroulé sans incident notable, selon les autorités. Mais selon les médias locaux, des heurts ont opposé des contre-manifestants à des policiers. D’après la télévision N1, des « contre-manifestants » ont lancé des fumigènes contre les forces de l’ordre, dont plusieurs véhicules ont été endommagés. Selon le ministère, 31 personnes ont été interpellées.

Une marche qui incarne « les valeurs européennes »

Les manifestants ont tout de même pu parcourir quelques centaines de mètres sous la pluie, entre le Conseil constitutionnel et un parc proche, soit un trajet très raccourci par rapport à la marche des fiertés initialement prévue.

Le ministère serbe de l’Intérieur avait interdit la marche ce mardi 13 septembre, invoquant des raisons de sécurité alors que des groupes d’extrême droite menaçaient d’organiser leurs propres manifestations après une série de contre-Pride dans la capitale.

Suite à cette interdiction, la Serbie a fait l’objet d’intenses pressions internationales : plus de 20 ambassades, dont celles des États-Unis, de France, d’Allemagne et du Japon, l’avaient appelée dans un communiqué conjoint à revenir sur sa décision.

Le mariage entre personnes de même sexe toujours interdit

Ravie de ce revirement de situation, Kristine Garina, la présidente de l’Association des organisateurs de la fierté européenne, a déclaré qu’elle était « folle de joie » que la Première ministre ait « tenu la promesse qu’elle avait faite en 2019 de soutenir l’EuroPride à Belgrade », rapporte le média Euronews. L’EuroPride « incarne les valeurs européennes et ne constitue une menace pour personne et certainement pas pour la Serbie », a-t-elle poursuivi.

« J’ai été à plusieurs Prides mais celle-ci est légèrement plus stressante que les autres », a déclaré à l’AFP Yasmin Benoit, mannequin et activiste. « Je suis du Royaume-Uni où tout le monde est plus solidaire et où c’est plus commercial (...) Mais ici, c’est vraiment ce que doit être une Pride », a-t-elle ajouté, en référence au combat sociétal aux origines du mouvement. « Nous nous battons pour l’avenir de ce pays », a résumé Luka, un manifestant serbe.

Le mariage entre personnes du même sexe n’est pas légal dans ce pays des Balkans et l’homophobie y est profondément enracinée. Les marches des fiertés de 2001 puis 2010 ont été entachées de violences après avoir été ciblées par l’extrême droite. Depuis 2014, la Pride se tient sans incident notable mais sous forte protection policière.

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